Parole Interdite : La Dérive Autoritaire Des Démocraties

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Ô liberté d’expression, que de crimes on commet en ton nom ! Nos vénérables démocraties occidentales, jadis si promptes à donner des leçons au reste du monde, semblent désormais déterminées à museler toute parole un tant soit peu dissidente. Sous couvert de nobles intentions, telles que la lutte contre la haine ou la protection des enfants, une vague liberticide déferle des deux côtés de l’Atlantique.

Le Canada ouvre le bal avec un projet de loi aussi absurde que dangereux. Non content de vouloir censurer Internet pour protéger la jeunesse des méchants propos haineux, Justin Trudeau et sa clique envisagent ni plus ni moins que la prison à vie pour les coupables de « crimes de parole »[1]. Pratique pour faire taire les gêneurs qui oseraient critiquer la doxa wokiste ambiante.

Le Royaume-Uni n’est pas en reste. Alors que le pays se gargarise de sa tradition de liberté depuis la Magna Carta, une nouvelle loi vient opportunément rappeler qu’en introduisant le délit de publication de contenus mensongers punissable d’un an de prison, tout en accordant une étonnante exemption aux médias traditionnels, elle consacre une forme de deux poids deux mesures problématique [2].

Mais c’est sans doute la France qui remporte la palme de l’hypocrisie avec sa récente loi sur les discriminations, y compris dans la sphère privée[3]. Désormais, tenir des propos déplacés lors d’un dîner en famille ou d’une soirée entre amis pourra vous valoir les pires ennuis. Big Brother vous observe jusque dans votre salon. Voltaire doit se retourner dans sa tombe.

Partout, le constat est le même : au nom du politiquement correct et de la bien-pensance, on s’attaque à un droit fondamental chèrement acquis. Demain, défendre ses convictions religieuses ou simplement faire de l’humour un peu provocant relèvera de la haute voltige. Nos sociétés aseptisées n’auront plus que des citoyens formatés, répétant en chœur les éléments de langage validés par les censeurs.

Certes, il faut lutter contre les abus et les appels à la violence. Mais la réponse ne peut être la mise sous tutelle de la parole par des États aux penchants autoritaires. C’est d’un débat public apaisé et contradictoire dont nous avons besoin, pas d’une police de la pensée. À trop vouloir protéger les gens d’eux-mêmes, on risque surtout de les infantiliser. Alors, avant qu’il ne soit trop tard, il est temps de se réveiller et de défendre ce droit si précieux qu’est la liberté d’expression. Car comme le disait si bien Camus : « La seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. » Une honnêteté qui passe aussi par le droit de dire des choses qui fâchent, pour faire avancer le débat démocratique. Même si ça ne plaît pas toujours aux bien-pensants.

[1] https://notthebee.com/article/new-hate-crime-law-in-canada-would-allow-judges-to-hand-down-life-sentences-for-speech-crimes?from_social=twitter

[2] https://mostraak.com/verite-interdite-langleterre-sous-censure-officielle/

[3] https://mostraak.com/pensee-unique-la-terreur-sinvite-chez-vous/

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