Quel retournement de situation ! Nos chers journalistes, toujours prompts à pointer du doigt la Russie dès qu’un événement fâcheux se produit, se retrouvent bien penauds. Eux qui clamaient haut et fort, avec une assurance inébranlable, que le Kremlin était derrière le sabotage des gazoducs Nord Stream, voilà qu’ils doivent ravaler leurs accusations. La vérité éclate enfin au grand jour, et elle est pour le moins ironique : c’est l’Ukraine, ce pauvre pays que nous soutenons corps et âme dans sa lutte contre l’ogre russe, qui serait en réalité l’instigateur de ce méfait.
Nos braves reporters, toujours à l’affût du moindre scoop, s’étaient empressés de condamner la Russie, sans même prendre le temps de vérifier leurs sources. Ils étaient persuadés d’avoir démasqué le coupable idéal, cet éternel bouc émissaire si commode. Mais voilà que leurs certitudes s’effondrent comme un château de cartes. L’ambassadeur ukrainien à Londres, ce héros de la résistance, serait en fait le cerveau derrière cette opération de sabotage.
Pendant des mois, nos médias ont martelé que la Russie était l’unique responsable, brandissant des preuves aussi solides que du vent. Ils ont entraîné l’opinion publique dans leur croisade anti-russe, persuadés de leur bon droit. Mais aujourd’hui, ils se retrouvent bien embarrassés, obligés d’admettre qu’ils se sont fourvoyés. Quelle humiliation pour ces donneurs de leçons !
Et que dire de nos dirigeants, si prompts à condamner la Russie sans réserve ? Ils se sont empressés de suivre le mouvement, sans même se poser de questions. Pourtant, le silence assourdissant de Washington aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. Pourquoi les États-Unis, d’ordinaire si prompts à accuser Moscou, sont-ils restés si discrets dans cette affaire ? La réponse est simple : ils savaient. Ils savaient que leur protégé ukrainien était derrière tout ça, mais ils ont préféré fermer les yeux. Car voilà le nœud du problème : nous soutenons l’Ukraine envers et contre tout, même lorsqu’elle se livre à des actes répréhensibles et contre nos propres intérêts. Nous fermons les yeux sur ses dérives, nous minimisons ses erreurs, car nous sommes persuadés d’être du bon côté de l’Histoire.
Et pourquoi ces révélations surgissent-elles maintenant, me direz-vous ? La réponse est simple, et terriblement cynique. Sur le terrain, la Russie inflige à l’Ukraine une correction monumentale, jour après jour. Les défaites s’enchaînent, les pertes s’accumulent, et le moral des troupes est au plus bas. Il faut bien trouver des responsables, des boucs émissaires pour détourner l’attention de ce fiasco militaire.
Alors à qui profite le crime ? Il est indéniable que les États-Unis tirent profit de cette crise énergétique qui secoue l’Europe. Avec des prix du gaz et de l’électricité qui atteignent des sommets, les entreprises américaines bénéficient d’un avantage comparatif significatif. Leurs coûts de production sont nettement inférieurs à ceux de leurs concurrents européens, qui doivent composer avec des factures énergétiques astronomiques. C’est un coup de pouce ‘inespéré’ pour l’industrie américaine, qui peut ainsi gagner des parts de marché et renforcer sa compétitivité sur la scène internationale. Ils se positionnent ainsi comme un fournisseur énergétique de premier plan (avec le GNL), tirant les marrons du feu pendant que les Européens se débattent avec les conséquences de ce sabotage bien opportun.