L’ assemblée nationale vient d’adopter en première lecture un texte crucial pour éradiquer le fléau de l’antisémitisme et des discriminations dans notre beau pays. Mais attention, ne vous y trompez pas, derrière cette noble cause se cache un piège redoutable pour nos libertés. Car voyez-vous, nos valeureux députés ont eu la géniale idée de criminaliser les propos privés jugés discriminatoires, sur simple dénonciation.
Fini les conversations de comptoir un peu limites, les blagues douteuses entre amis. Big Brother veille au grain et même vos pensées les plus intimes pourront vous valoir un aller simple au tribunal. Mais le génie de nos élus ne s’arrête pas là. Non contents de s’attaquer à votre liberté d’expression, ils entendent aussi vous priver de votre liberté tout court.
Grâce à cette loi visionnaire, un simple délit d’opinion pourra vous conduire directement en garde à vue, voire en détention provisoire. Pratique pour faire taire les mauvais esprits et les humoristes subversifs.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on. Nos députés sont donc prêts à sacrifier nos libertés les plus élémentaires sur l’autel du politiquement correct. Et tant pis si demain, c’est vous ou moi qui nous retrouvons sur le banc des accusés pour un mot de travers. C’est un petit prix à payer pour préserver la concorde nationale et la pensée unique, voyons. Car bientôt, même l’ironie et la dérision seront hors-la-loi. Il nous restera toujours la langue de bois et l’autocensure. Dans ce nouveau monde merveilleux qui se dessine, la liberté sera un concept surfait et la soumission, une vertu cardinale.