Dans une tentative risible de puritanisme extrême, le district scolaire de Davis, dans l’Utah, a décidé d’excommunier la Bible des écoles élémentaires et intermédiaires, la qualifiant de ‘trop vulgaire‘ et ‘trop violente‘ pour les jeunes lecteurs. Le livre qui a inspiré des milliards de personnes à travers les siècles, le texte sacré de plusieurs religions monothéistes, est désormais censuré pour sa supposée violence et vulgarité. Un pied de nez à la liberté d’expression et d’éducation, s’il en est.
La décision a suivi une plainte d’un parent d’élève, manifestement frustré par les tentatives de censure d’autres livres dans les écoles du district. Ce district compte pas moins de 72 000 élèves et se trouve au nord de Salt Lake City. Le livre religieux est ainsi retiré des écoles élémentaires et intermédiaires, mais sera conservé dans les lycées.
Le district a retiré d’autres titres, comme « The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian » de Sherman Alexie et « Looking for Alaska » de John Green, suite à une loi de l’État de 2022 exigeant que les parents soient inclus dans les décisions concernant le matériel jugé « sensible ».
Le comité, constitué de parents, d’enseignants et d’administrateurs, a publié sa décision sur la Bible dans une base de données en ligne de demandes d’examen. Il n’a pas développé son raisonnement ni indiqué quelles passages il jugeait excessivement violents ou vulgaires.
La décision a été prise alors que des parents activistes conservateurs sèment l’alarme sur la façon dont le sexe et la violence sont abordés à l’école. L’identité de la personne ayant demandé l’interdiction de la Bible dans les écoles Davis n’est pas connue, en raison de la politique de confidentialité du district.
Il semble donc que le district scolaire de Davis ait cédé à la pression et à la peur. La Bible a ainsi rejoint la liste de l’American Library Association des livres les plus contestés. Par ailleurs, une plainte a également été déposée pour retirer le Livre de Mormon des bibliothèques des jeunes étudiants.
Nous assistons à une dérive inquiétante où le contrôle parental se transforme en censure aveugle. Quel sera le prochain livre à tomber sous le couperet de la « bien-pensance » ?