Non contentes de partager une rivalité ancestrale, la France et le Royaume-Uni ont aussi en commun un sombre chapitre de leur histoire sanitaire : le scandale du sang contaminé.
Dans les années 1980 et 1990, des milliers de personnes, dont de nombreux hémophiles, ont reçu du sang infecté par le VIH et l’hépatite C. Un cocktail mortel servi par les autorités sanitaires, qui ont brillé par leur inaction et leur manque d’empathie. Au Royaume-Uni, 1 250 personnes atteintes de troubles de la coagulation ont été infectées par le VIH. En France, on parle de 4 000 victimes.
Mais que s’est-il passé ? Eh bien, pendant que le virus du sida se propageait, les responsables de la santé ont préféré jouer à l’autruche. Ils ont continué à importer des produits sanguins de l’étranger, notamment des États-Unis où les dons provenaient parfois de populations à risque. Tout ça pour épargner quelques sous.
En France, trois anciens responsables de la santé ont été inculpés en 1991 pour avoir sciemment distribué des produits sanguins contaminés. Ils auraient attendu que les stocks de produits non chauffés soient épuisés avant de passer aux produits sûrs. Un ancien ministre a même été condamné pour homicide involontaire. Classe.
Outre-Manche, le rapport d’enquête est tout aussi accablant. Les autorités ont ignoré les signaux d’alarme, privilégiant les économies à la sécurité des patients. Un “catalogue d’échecs” aux conséquences “catastrophiques”, dixit le juge Brian Langstaff.
Et les victimes dans tout ça ? Elles ont souffert de la maladie, mais aussi des mensonges et du mépris des autorités. Quand on a daigné leur dire la vérité, c’était souvent de manière “insensible” et “inappropriée”. Un manque total d’empathie.
Aujourd’hui, les gouvernements tentent de réparer les pots cassés. Le Royaume-Uni s’apprête à annoncer un plan d’indemnisation de plusieurs milliards de livres. En France, les victimes ont dû se battre pendant des années pour obtenir réparation.
Ces tragédies, qui auraient pu être évitées en grande partie, illustrent les défaillances des systèmes de santé et le lourd tribut payé par les patients lorsque les considérations économiques et politiques priment sur la sécurité sanitaire. Elles ont profondément marqué l’opinion publique dans les deux pays.
Les scandales du sang contaminé en France et au Royaume-Uni dans les années 1980-1990 présentent des similitudes troublantes avec la situation actuelle des personnes souffrant d’effets secondaires graves suite à la vaccination contre la Covid-19.
Tout comme les victimes du sang contaminé, qui ont reçu des produits sanguins infectés par le VIH et l’hépatite C, les personnes ayant subi de graves effets indésirables liés aux vaccins anti-Covid se retrouvent aujourd’hui dans une position de grande vulnérabilité. Beaucoup se sentent abandonnées par le système de santé et peinent à faire reconnaître leur souffrance. Sans parler des morts dissimulés.
Le drame sans fin.
