“Mon voyage dans l’armée des Marines a été, sans conteste, le pire choix de ma vie. Mais voilà, l’ironie du sort veut que cette désastreuse décision soit devenue une étrange bénédiction. Oui, je parle ici du PTSD qui, malgré son fardeau, m’a valu une compensation financière. La belle affaire ! Echangez votre tranquillité d’esprit contre une jolie somme d’argent. Non merci.
Rouler dans le désert, deux déploiements, éviter les IED, on m’a dit que je protégeais l’Amérique, que je sauvais le peuple irakien. En réalité, la vérité est une chose différente. C’est à la maison, loin du fracas des bombes, que je l’ai découverte. La vérité, c’est la guerre qui ne se termine jamais, même quand vous quittez le champ de bataille.
Douce vie civile! Tu crois revenir au calme, à la normalité. Mais les Marines ne reviennent jamais vraiment. Que sont les banalités du quotidien pour ceux qui ont côtoyé la mort ? La déconnexion, l’apathie, le besoin insatiable de sensations fortes, le désintérêt pour tout ce qui semble si important pour ceux qui n’ont jamais vécu l’horreur de la guerre.
La dépression s’installe, sournoise. Et le PTSD, ce cadeau empoisonné de l’armée, n’est pas loin. Il grignote votre tranquillité, votre joie de vivre. Et cette réalité si amère sur notre histoire, sur le fonctionnement réel du monde, n’aide en rien.
De cette expérience douloureuse, j’ai tiré une leçon : nos véritables ennemis ne se trouvent pas à des milliers de kilomètres, dans un désert lointain. Ils sont ici, à Washington DC, tirant les ficelles, nous envoyant au front pour leurs desseins nébuleux.
Certains jours, l’espoir semble avoir déserté. Mais je continue de me battre. Pas pour une guerre sans fin dans un pays lointain, mais pour exposer ceux qui ont fait de moi un pion, un instrument de leur jeu de pouvoir.
Je ne peux pas faire marche arrière, oublier qui je suis. Je dois exposer ces monstres, dénoncer leur mensonges. C’est mon combat, ma mission, ma revanche.”