L’oxycodone, ce nom vous est-il familier ? On parle de cette molécule en catimini, un murmure qui résonne dans les couloirs des hôpitaux et les cabinets médicaux. Laissant derrière elle un sillage de dépendance et de mort. Une experte du centre d’addictovigilance de Toulouse montre une progression fulgurante de la consommation d’oxycodone en France.
Commercialisée sous les doux noms d’OxyContin et d’OxyNorm, cette coquine opiacée est prescrite à tour de bras, faisant miroiter une efficacité hors pair lorsque les antalgiques habituels font la moue. Plus dangereuse que la morphine, cette oxycodone n’effraie pas pour autant. Vous, cher patient, vous avez l’impression de danser avec une douce demoiselle alors qu’en réalité vous flirtez avec la Grande Faucheuse.
Avez-vous déjà fait un tour en Occitanie ? Non, ce n’est pas une invitation touristique, loin de là. Ici, on compte 7 consommateurs d’oxycodone pour 1000 habitants en 2019. Quel succès !
La Société française de pharmacologie (SFPT), joue ici le rôle du lanceur d’alerte, un rôle ingrat mais essentiel. Ils dressent un tableau plutôt inquiétant : augmentation constante de la consommation depuis 2008, avec une ribambelle de décès toxiques liés à l’oxycodone. Nos aînées, ces dames de plus de 65 ans traitées pour douleurs chroniques, ne sont pas à l’abri. Des doses qui grimpent en flèche sans passer par la case médecin, un risque de surdosage qui n’est jamais loin.
Oui, oui, on vous entend déjà crier « mais c’est une crise des opioïdes comme aux États-Unis ! ». Calmons-nous, ce n’est pas encore le même tableau de désolation qu’outre-Atlantique. Mais la situation française, bien que moins spectaculaire, reste tout de même préoccupante.
Vous voulez des chiffres ? Les voilà : entre 2000 et 2015, le nombre de décès liés à la consommation d’opioïdes en France a augmenté de 146%, soit environ 4 décès par semaine. De quoi réfléchir avant de danser avec l’oxycodone, non ?