Une nouvelle technologie a fait son entrée, bouleversant les lois de la biologie : l’édition du génome. Comme un sculpteur façonne l’argile, l’édition du génome permet de modifier l’ADN, cette matière première de la vie, avec une précision sans précédent.
Imaginez un livre, un livre de la vie, où chaque lettre, chaque mot, chaque phrase forme le récit de notre existence. Ce livre, c’est notre génome, un ensemble de plus de trois milliards de lettres chimiques, appelées bases, qui déterminent tout, de la couleur de nos yeux à notre prédisposition à certaines maladies. L’édition du génome, c’est comme avoir la possibilité de corriger les fautes d’orthographe dans ce livre, de réécrire les phrases, voire de changer complètement l’intrigue.
Parmi les outils d’édition du génome, CRISPR-Cas9 est le plus célèbre. Comme un tailleur de pierre habile, CRISPR-Cas9 peut cibler des sections spécifiques de l’ADN et les modifier. Il peut couper l’ADN à un endroit précis, permettant d’enlever, d’ajouter ou de remplacer des lettres. C’est comme si, dans notre livre de la vie, nous pouvions utiliser un stylo magique pour effacer et réécrire à volonté.
Mais comme toute technologie puissante, l’édition du génome soulève des questions éthiques. Si nous pouvons réécrire le livre de la vie, où devons-nous tracer la ligne ? Devrions-nous nous limiter à guérir les maladies, ou devrions-nous aussi améliorer les traits humains ? Et qui devrait avoir le droit de décider ? Si nous avons la capacité d’améliorer la vie, nous avons également le pouvoir de causer délibérément des maladies… Et d’engendrer de futurs profits pour l’industrie de la santé… En effet, tout devient possible et l’homme a une fâcheuse tendance à se diriger vers le pire, tout en déguisant ses ‘méfaits’ en ‘bienfaits’.