L’UE veut Autoriser la Saisie Massive de Données Personnelles

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L’Union Européenne se dirige vers un dangereux glissement en matière de libertés individuelles et de respect de la vie privée. Sous couvert de sécurité et d’intérêt général, elle envisage d’adopter une loi permettant la saisie élargie des données personnelles des citoyens européens par les gouvernements et les institutions.

Ce projet de règlement, présenté comme un moyen de mieux gérer et partager les données, ouvre en réalité la porte à une surveillance de masse qui ferait pâlir les régimes les plus autoritaires. Car derrière la noble intention affichée se cachent des dispositions beaucoup plus inquiétantes.

La loi autoriserait en effet la récupération des données privées dans des « situations exceptionnelles » non clairement définies, comme des menaces terroristes ou des crises sanitaires par exemple. Autrement dit, les gouvernements pourraient, à leur guise, décréter des circonstances particulières pour accéder à nos informations les plus sensibles.

Que recouvrent exactement ces fameuses « urgences publiques » ? La formulation vague laisse place à toutes les dérives possibles. Sous prétexte de lutter contre une épidémie ou de contrer des activités extrémistes, on en viendrait à espionner toute la population sans aucun contrôle ni limite.

Les institutions européennes se défendent en avançant que ces mesures répondraient à des impératifs de sécurité nationale et de santé publique. Mais au nom de quelle urgence sanitaire sacrifierait-on ainsi nos libertés fondamentales ? Quelle menace terroriste justifierait un tracage généralisé de chaque citoyen ?

On connaît la propension des États à étendre leur emprise et leur contrôle dès que l’occasion se présente. L’Histoire regorge d’exemples où, par crainte d’un péril souvent fantasmé, les populations ont accepté de renoncer à leurs droits pour renforcer le pouvoir en place.

C’est exactement le risque encouru avec ce genre de législation liberticide : elle ouvre la boîte de Pandore et légitime une ingérence sans précédent de l’État dans nos vies privées. Demain, quelles autres raisons invoquera-t-on pour surveiller nos faits et gestes, nos fréquentations, nos opinions politiques ou religieuses ? La pente est glissante et peut mener aux heures les plus sombres.

Certes, assurent les promoteurs du texte, l’objectif n’est pas d’entraver les libertés mais de répondre à l’intérêt général en cas de péril majeur. Les cas de figure sont précisément circonscrits, jurent-ils. Mais comment faire confiance à de telles promesses quand tout, dans l’histoire récente, démontre que les gouvernements sont incapables de limiter leur soif de contrôle ?

Une fois les verrous sauter, il sera trop tard. Tout l’édifice démocratique et le respect des droits fondamentaux risquent alors de s’effondrer. Au mépris du droit à la vie privée, l’UE se rend complices de dérives totalitaires en puissance. Elle trahit les idéaux humanistes et les principes constitutionnels sur lesquels elle s’est construite.

La sécurité ne saurait justifier de piétiner ainsi nos libertés déjà bien fragilisées. Il est plus que temps de rappeler à ceux qui nous gouvernent que le pouvoir émane du peuple et non l’inverse. Et que personne, fût-ce au nom du bien commun, n’a le droit d’ériger un régime à notre insu qui réduirait nos vies à de simples données exploitées par une élite dirigeante toute puissante.

C’est à cette dictature numérique rampante qu’il nous faut désormais faire barrage.

Le courrier des statèges

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