Dans une tentative désespérée de contrôler l’océan de données générées par les objets connectés, l’Union européenne a concocté une législation, le fameux “Data Act“. Mais loin d’être une solution miracle, cette loi pourrait bien se transformer en cauchemar pour l’industrie de l’Internet des objets et pour nous, simples utilisateurs.
Le “Data Act” a pour ambition de faciliter l’accès et l’utilisation des données générées par les objets connectés. En théorie, cela semble être une bonne idée. En pratique, c’est une tout autre histoire. Pour commencer, la loi exige des changements de conception significatifs pour garantir que les données générées par les objets connectés soient facilement, en toute sécurité et directement accessibles aux utilisateurs par défaut. Autrement dit, les fabricants d’objets connectés vont devoir revoir entièrement leur manière de concevoir leurs produits. Un véritable casse-tête en perspective.
La législation propose également des règles permettant l’accès par les organismes publics dans certains cas. Imaginez un instant que les données générées par votre montre connectée ou votre réfrigérateur intelligent soient accessibles à des organismes publics. Vous vous sentez toujours en sécurité ?
Et que dire de la possibilité de partager les données avec des tiers ? Certes, la loi interdit l’utilisation de ces données pour développer un produit concurrent. Mais qui peut garantir que ces données ne seront pas utilisées à d’autres fins ? Et qui sont ces fameux “tiers” ? Des entreprises privées ? Des organismes publics ? Des pirates informatiques ?
Enfin, la législation propose des changements importants pour faciliter le changement de services cloud. En d’autres termes, elle veut rendre plus facile pour les utilisateurs de passer d’un fournisseur de services cloud à un autre. Mais qu’en est-il de la sécurité des données lors de ces transferts ? Et qu’en est-il de la confidentialité des données une fois qu’elles sont stockées sur le cloud ?
Le “Data Act” de l’UE, loin d’être une solution à la gestion des données générées par les objets connectés, pourrait bien se transformer en un véritable cauchemar pour l’industrie de l’Internet des objets et pour nous, simples utilisateurs. Il est temps que l’UE revoie sa copie et propose une législation qui protège véritablement les données des utilisateurs, au lieu de les exposer à de nouveaux risques.
Vous pensiez que ces objets étaient là pour vous faciliter la vie ? Détrompez-vous, ils sont là pour alimenter le monstre de données de l’UE. Ils sauront tout sur nous pour toujours plus de contrôle.