Dans une affaire qui a choqué le monde de la médecine et de l’éducation, six personnes ont été inculpées pour avoir volé et vendu des parties de corps humain provenant de la Harvard Medical School et d’une morgue de l’Arkansas. Cette affaire, qui a été révélée par le Département de la Justice des États-Unis, a mis en lumière un réseau national d’individus qui achetaient et vendaient des restes humains volés.
Cedric Lodge, qui dirigeait le programme de dons anatomiques de la Harvard Medical School, est accusé d’avoir volé des organes et d’autres parties de corps destinés à la recherche médicale. Lui et sa femme, Denise, auraient ensuite vendu ces organes à Katrina Maclean, Joshua Taylor et d’autres. Une fois les parties de corps volées achetées, Maclean et Taylor les revendaient à Jeremy Pauley, qui les revendait plus tard sur Facebook.
L’indignation suscitée par cette affaire est d’autant plus grande que les restes humains en question provenaient de cadavres qui avaient été donnés à des fins de recherche et d’éducation médicale. Ces dons altruistes ont été trahis de la manière la plus macabre possible, transformant un acte de générosité en une entreprise criminelle lucrative.
On pourrait se demander si nous vivons dans un monde où tout, même la mort, est devenu une marchandise. Mais ce serait oublier les nombreuses personnes qui font don de leur corps à la science dans l’espoir d’aider les autres. Ces personnes méritent notre respect et notre gratitude, pas d’être transformées en marchandise sur le marché noir.
Il est également important de noter que cette affaire n’est pas seulement une question de vol et de vente de parties de corps. Elle soulève également des questions sur la sécurité et la surveillance dans les institutions médicales. Comment se fait-il que des personnes aient pu voler des parties de corps dans une institution aussi prestigieuse que la Harvard Medical School ? Quelles mesures sont en place pour protéger les dons anatomiques et garantir qu’ils sont utilisés comme prévu ?
Le scandale qui a secoué l’université Paris-Descartes en France présente des parallèles troublants avec l’affaire de Harvard. Dans le cas de Paris-Descartes, le Centre du don des corps (CDC) de l’université a été au cœur d’un scandale impliquant des conditions de conservation indécentes et la marchandisation des corps. Des membres du personnel ont accusé le CDC de défaillances graves, y compris le stockage de dépouilles rongées par des souris et entassées sur des chariots.
L’ancien président du CDC, Frédéric Dardel, a été mis en examen pour “atteinte à l’intégrité physique de cadavres”. Des enquêtes ont révélé que certains corps ou parties de corps étaient revendus, à la fois de manière illégale et légale. Des préparateurs revendaient des pièces d’anatomie ou des squelettes pour quelques centaines d’euros, et la faculté revendait également des corps ou des parties de corps à l’industrie automobile ou à l’armée à des fins de recherche.
Ces deux affaires soulèvent des questions importantes sur l’éthique et la réglementation des dons de corps à la science. Elles mettent en évidence la nécessité d’une surveillance et d’une réglementation adéquates pour protéger les personnes qui font ces dons généreux et garantir que leur dernier acte de générosité n’est pas exploité pour le profit.
https://www.theguardian.com/us-news/2023/jun/15/stolen-body-parts-harvard-medical-school