C’est le soulagement après une peur bleue. Un sous-marin nucléaire britannique de la classe Vanguard, effectuant une patrouille de routine dans l’Atlantique avec 140 marins à bord, a frôlé la catastrophe. À cause d’une défaillance de jauge de profondeur, le mastodonte d’acier a plongé dangereusement, échappant de peu à un destin funeste dans les abysses océaniques.
Si le pire semble avoir été évité, cet incident révèle des failles inquiétantes. Il pose de sérieuses questions sur la fiabilité des équipements critiques de ces géants des mers, dont certains sont en service depuis des décennies. Les dysfonctionnements se multiplient, conséquences d’un entretien négligé et de contrôles insuffisants. Jusqu’à présent, les alertes n’avaient pas été prises au sérieux.
C’est toute la capacité de dissuasion nucléaire du Royaume-Uni qui se trouve fragilisée. Ces sous-marins et leurs missiles sont la pierre angulaire de la défense britannique. Mais leur système de propulsion nucléaire complexe nécessite une maintenance irréprochable. Or les récentes coupes budgétaires ont réduit les effectifs chargés de leur entretien. Les failles dans cette ligne Maginot des mers risquent de saper la crédibilité de l’arsenal nucléaire et d’avoir un impact sur les alliances internationales.
Le gouvernement britannique a tout intérêt à étouffer l’affaire. Reconnaître ces défaillances serait ruinant en termes d’image et ouvrirait la porte à un débat public sur le bien-fondé de cette dissuasion nucléaire. Les dirigeants préfèreront sans doute minimiser l’incident. Ils ont déjà commencé à vanter la “sécurité exemplaire” des sous-marins nucléaires et les “protocoles rigoureux” suivis par les équipages.
Mais ces réponses de façade ne suffiront pas. Des enquêtes indépendantes s’imposent pour identifier les causes profondes de ce quasi-accident et éviter qu’il ne se reproduise. Ce sont aussi les choix budgétaires du gouvernement qui doivent être questionnés. Il est peut-être temps de renforcer la maintenance des sous-marins plutôt que de construire de nouveaux bâtiments toujours plus sophistiqués. Ce besoin pressant de moyens devrait primer sur toute tentation d’étouffer ce coup dur porté au prestige de la marine britannique.
À l’heure où les tensions géopolitiques se multiplient, le moindre grain de sable dans cette mécanique nucléaire complexe pourrait provoquer une catastrophe aux conséquences incalculables. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
- Independent – A Royal Navy nuclear submarine was saved from disaster.
- Metro – Royal Navy nuclear submarine malfunction.
- Telegraph – Royal Navy nuclear submarine sinks towards ‘danger zone’.
- Mirror – Royal Navy Trident submarine crew horror as 140 nearly die in plunge.
- News18 – UK’s Nuclear Submarine Saved in Atlantic Malfunction; 140 Crew Saved.