La Croisette sous le choc : ‘The Idol’ ensanglante le prestige de la célébrité

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Il est de ces moments où l’on se prend à douter de l’industrie du divertissement. L’un de ces moments se nomme “The Idol“. Présentée avec fracas au prestigieux festival de Cannes, cette série de HBO portée par The Weeknd et Lily-Rose Depp se voulait audacieuse, sulfureuse. Résultat ? Un désastre retentissant, qui tient plus du mirage érotico-trash que du drame émouvant.

Jocelyn, alias “Joss” (Lily-Rose Depp), est une popstar en quête de renouveau, de gloire perdue. Son chemin croise celui de Tedros (The Weeknd). On nous promettait une histoire palpitante, un duo électrique. Le constat est affligeant : scènes de nudité gratuites, clichés éhontés et une dose dérangeante de voyeurisme. Tous ces éléments se superposent en un puzzle grotesque, donnant à “The Idol” l’allure d’un marécage scénaristique dans lequel se noient les ambitions artistiques.

Sous couvert d’un regard ironique sur l’industrie musicale, “The Idol” ne parvient qu’à déverser un flot incessant de clichés éculés, de la popstar à la dérive à l’homme manipulateur. Britney Spears, Kim Kardashian… Les références sont évidentes, mais leur traitement est aussi subtil qu’un coup de marteau sur un clou déjà enfoncé.

Une série qui, sous des dehors de critique sociale, n’est en réalité qu’un déversement déconcertant de sexisme. Elle se prétend audacieuse, n’est en réalité qu’une exploitation des corps, une normalisation de la misogynie. Chaque épisode semble chercher à surpasser le précédent dans l’exploitation gratuite de la nudité féminine. L’accusation de voyeurisme n’est pas loin, elle est là, en plein jour.

Et que dire de la performance des acteurs ? Lily-Rose Depp est convaincante, certes. Mais son talent ne suffit pas à sauver une série qui se complait dans sa médiocrité scénaristique. Quant à The Weeknd, l’interprète de Tedros, sa performance est aussi convaincante qu’un décor de carton-pâte.

La série a essuyé des critiques acerbes, accusée de sexisme, de banalisation de la pornographie. Une écriture “épouvantable“, des “clichés en pagaille“, une série au “propos nauséabond” dixit Anaïs Bordages, critique à Slate. “The Idol” semble n’avoir rien pour plaire, hormis peut-être à ceux qui confondent audace et grossièreté.

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