L'Accord sur le Climat Conclu à la COP28 : Beaucoup de Bruit pour Rien
— mostraak.com (@mostraak) December 13, 2023
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L’accord tant attendu issu du sommet de la COP28 à Dubaï a finalement vu le jour après deux semaines laborieuses de négociations entre près de 200 pays. Cependant, derrière les grandes déclarations politiques se cache un texte bien moins ambitieux qu’il n’y paraît. En effet, la flexibilité consentie aux États signataires vide l’accord d’une bonne partie de sa substance.
Car aucun mécanisme contraignant n’oblige réellement les pays à respecter ces belles promesses. L’accord se contente de fixer un cadre, laissant à chaque nation le choix des moyens pour atteindre ces objectifs.
Cette approche à la carte a été voulue par les pays producteurs de pétrole, Arabie Saoudite en tête, pour qui une transition énergétique trop brutale est inenvisageable. Plutôt que d’exiger l’élimination progressive des énergies fossiles, texte porté par plus d’une centaine de délégations, l’accord final propose seulement “d’opérer une transition juste, rationnelle et équitable”. Une formulation bien plus édulcorée, reflet du rapport de force en présence.
Car derrière le vernis du multilatéralisme climatique se cachent des intérêts économiques colossaux, ceux des géants pétroliers et gaziers dont dépendent nombre d’États. Difficile dès lors d’imaginer des décisions contraignantes qui menaceraient le modèle économique de ces puissants lobbies.
C’est donc un accord minimaliste qui a été conclu, fruit de laborieuses tractations entre pays riches et plus vulnérables, entre défenseurs du climat et protecteurs du business as usual. Un texte finalement vidé de sa substance faute d’engagements fermes et immédiats en matière de sortie des énergies carbonées.
Car en l’absence de mesures contraignantes, comment s’assurer que les belles paroles se traduisent en actes concrets une fois les projecteurs médiatiques éteints ? Rien n’empêchera un État de fixer des objectifs climat très bas, tout en clamant respecter l’accord de la COP. Qui ira vérifier la sincérité des engagements de chacun ?
C’est là le nœud du problème de ce type de grand-messe diplomatique : derrière les discours lénifiants se cachent trop souvent des décisions a minima servant davantage les intérêts nationaux que le soit disant bien commun climatique.
L’accord issu de la COP28 semble davantage ouvrir la porte à d’interminables atermoiements qu’à une refonte rapide de nos modèles au profit d’énergies décarbonées. Sous couvert de réalisme politique et économique, le texte cautionne le statu quo bien plus qu’il n’engage à une rupture franche et immédiate.
L’accord conclu aura certes requis d’intenses tractations, occupé le devant de la scène médiatique, et mobilisé les chancelleries du monde entier. Mais derrière ce spectacle diplomatique, force est de constater que sur le fond, aucune décision n’aura été prise.
À raison.