Fukushima : l’ombre nucléaire sur les rivages de la mort
— mostraak.com (@mostraak) December 17, 2023
Un spectacle aussi fascinant que lugubre s’est déroulé en décembre dernier sur les rivages de l’île septentrionale d’Hokkaido, au Japon. Pas moins de 1 200 tonnes de sardines et maquereaux, leurs écailles nacrées luisant… pic.twitter.com/qzl3RJaYqk
Un spectacle aussi fascinant que lugubre s’est déroulé en décembre dernier sur les rivages de l’île septentrionale d’Hokkaido, au Japon. Pas moins de 1 200 tonnes de sardines et maquereaux, leurs écailles nacrées luisant sous le soleil hivernal, se sont échouées sur le sable dans une danse macabre. Quelques semaines auparavant, le petit port de Nikiri à Honshu avait été le théâtre d’un incident similaire bien que d’ampleur moindre, 40 tonnes de sardines japonaises y ayant trouvé une fin prématurée.
Ces hécatombes de poissons ont semé l’inquiétude parmi les riverains et attisé la curiosité des scientifiques. Si de précédents épisodes localisés avaient déjà marqué la région, l’étendue de ce phénomène Interroge. Certains experts évoquent un manque d’oxygène dans les eaux littorales provoqué par une prolifération anarchique de prédateurs. D’autres mettent en cause un choc thermique lié à une entrée brutale des bancs de poissons dans des eaux anormalement froides pour la saison.
Mais l’ampleur exceptionnelle de l’incident sème le doute. Dans l’imaginaire populaire, le spectre de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 reste vivace. L’hypothèse d’un lien de cause à effet avec les récents rejets d’eau traitée de la centrale endommagée vers l’océan n’a pas manqué d’affleurer, malgré les dénégations des autorités.
Le gouvernement japonais s’est empressé de tempérer toute spéculation hasardeuse, s’appuyant sur les résultats rassurants des analyses menées sur les eaux rejetées. Pour autant, une part de la population demeure sceptique quant à ces conclusions officielles. La défiance est tenace à l’égard des assurances technocratiques dans un contexte où la mémoire du désastre nucléaire reste brûlante.
Il apparaît donc primordial de pousser les investigations scientifiques afin de percer le mystère de cette hécatombe marine. Car si les liens de causalité avec Fukushima restent à ce jour ténu, on ne saurait balayer d’un revers de main l’éventualité d’impacts cumulés ou différés des rejets radioactifs. Le doute est plus que permis…