Le temps des miracles n’est pas révolu. En témoigne l’arrivée mardi du ministre saoudien des Affaires étrangères, le Prince Faisal bin Farhan, à Damas, pour une visite historique. Une rencontre impensable il y a quelques années, qui marque un tournant majeur dans les relations entre l’Arabie saoudite et la Syrie, et qui pourrait ouvrir la voie à un avenir plus paisible et optimiste pour la région.
Le prince saoudien a été reçu par le président syrien, Bachar al-Assad. Les deux hommes ont discuté des efforts à déployer pour trouver une “solution politique” au conflit syrien, préservant ainsi “l’unité, la sécurité, la stabilité, l’identité arabe et l’intégrité territoriale” de la Syrie, selon un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères. Ils ont également abordé le retour de la Syrie dans le “sein de la communauté arabe” et la reprise de son “rôle naturel dans le monde arabe”.
Cet événement fait suite à la visite “surprise” du ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, en Arabie saoudite la semaine dernière. Il est clair que les relations entre les deux pays se réchauffent rapidement, et il se murmure que la prochaine étape serait l’invitation d’Assad à rejoindre la Ligue arabe.
La réconciliation entre l’Arabie saoudite et la Syrie a sans doute été grandement facilitée par l’accord de paix sino-iranien. La Syrie est le principal allié de l’Iran au Levant et soutient également le Hezbollah libanais. Cette nouvelle donne risque de compliquer les accords d’Abraham parrainés par les États-Unis et pourrait freiner la reconnaissance entre l’Arabie saoudite et Israël.
D’autres pays de la région semblent désormais suivre la voie de la normalisation des relations. Par exemple, la Tunisie et la Syrie ont convenu la semaine dernière de rétablir pleinement leurs relations, à la suite d’une visite de trois jours du ministre syrien des Affaires étrangères à Tunis.
Cette série de rapprochements diplomatiques entre Assad et les États arabes pourrait marquer le début d’une ère de paix et de réconciliation dans la région. Les acteurs régionaux et internationaux doivent saisir cette opportunité pour favoriser un climat de dialogue et de coopération, qui permettra de tourner définitivement la page des conflits et d’ouvrir un nouveau chapitre empreint d’espoir pour le Moyen-Orient.