L’intelligence artificielle est une technologie de plus en plus utilisée dans divers domaines. Si l’on peut applaudir ses exploits dans la médecine, l’environnement ou encore la robotique, ses talents de détective fiscal suscitent un mélange de fascination et de crainte.
Le fisc français, dans une initiative sans précédent, a misé sur l’IA pour dévoiler le monde des piscines non déclarées. Avec une estimation initiale de 80.000 à 100.000 bassins illégaux, ce fut une surprise de taille quand l’IA a mis à jour une impressionnante armée de 120.000 piscines clandestines.
Son œil numérique a scruté des données, analysé des images et fouillé des bases de données pour débusquer les propriétaires de piscines qui, par omission ou malice, ont esquivé leurs obligations fiscales. Ces propriétaires fraudeurs ont reçu ou recevront sous peu une missive du fisc, les enjoignant à se conformer aux règles sous 30 jours.
Mais comment fonctionne ce prodige d’IA ? En fait, le système a coûté 24 millions d’euros, une somme colossale mais d’ores et déjà rentabilisée. L’IA a été programmée pour déchiffrer les informations, identifier les structures telles que les piscines sur les images aériennes, et les comparer aux déclarations fiscales. En somme, un véritable agent secret digital.
Jérôme Fournel, directeur général des Finances publiques, a déclaré à Ouest-France qu’ils s’attendent à un redressement fiscal de “40 à 50 millions d’euros en 2023“. Cette IA d’espionnage fiscal a ainsi réussi à générer un retour sur investissement considérable. Fournel a également dévoilé que “94 % des propriétaires contactés par courrier dans le cadre de ce dispositif ont reconnu avoir une piscine imposable, l’an dernier”.
Et l’IA ne compte pas en rester là. Forte de son succès dans la traque des piscines, elle sera prochainement déployée pour identifier d’autres structures non déclarées, tels que les vérandas et autres bâtiments.
Cette nouvelle réalité laisse planer une question : jusqu’où ira l’IA dans sa quête de transparence fiscale ?