L’ombre de la guerre plane, se rapprochant de nos têtes comme une épée de Damoclès. Le monde, ce théâtre aux pièces tragiques, nous offre un spectacle désolant, où les acteurs principaux semblent avoir oublié le prix de la vie humaine.
D’un côté, nous avons Poutine, ce maestro de l’intimidation, jouant ostensiblement avec la « Cheget« , cette mallette sinistre capable d’éveiller l’apocalypse nucléaire. Un geste symbolique, réalisé après avoir mis en alerte un escadron de Mig-31 au-dessus de la Mer Noire, prêts à lancer des Kinzhal. Ces joujoux de la mort seraient capables de réduire un porte-avions US en cendres en seulement 240 secondes, comme pour dire, « Regardez ce que nous pouvons faire » (Reuters).
Pendant ce temps, l’Iran, dans une fanfaronnade de mauvais goût, affiche publiquement ses missiles hypersoniques Fattah, promettant un voyage express pour Tel Aviv en 400 secondes. Une provocation affichée dans les rues, comme on afficherait le menu du jour dans un restaurant, sauf qu’ici, le plat principal est un désastre humanitaire (Aljazeera).
Alors que ces messieurs jouent à la guerre, une offensive terrestre se prépare contre Gaza, comme si la région avait besoin d’ajouter des flammes à l’incendie déjà vorace du conflit et de la désolation. Comment ces puissances justifient-elles leur jeu dangereux sous les yeux terrifiés du monde entier ?
Les risques d’une escalade nucléaire ne sont plus des murmures dans les couloirs des Nations Unies, mais des cris d’alarme que l’on choisit d’ignorer. Les grandes puissances semblent être des enfants turbulents, déterminés à tester leurs jouets les plus destructeurs, quitte à oublier qu’ils ne sont pas en plastique mais en uranium enrichi.
Dans ce chaos, où sont les voix de la raison ? Englouties par le bruit des sabres qu’on agite et des égos qu’on ne peut contenir. Les discussions et les traités semblent dérisoires, des feuilles de papier jetées contre un ouragan de vanité et de puissance militaire.
Nous voilà, spectateurs impuissants d’une tragédie annoncée, où les dirigeants mondiaux dansent sur un volcan, flirtant avec une éruption de leurs propres créations. Et pendant que nous débattons, que nous protestons, les horloges tournent : 240 secondes pour un, 400 pour l’autre. Des chiffres qui pourraient signer la fin non pas d’un acte, mais de l’humanité toute entière.
Georgetown Journal of International Affairs