Sous les feux de la rampe, les géants du commerce de détail aux États-Unis, y compris Walgreens et Macy’s, ont franchi une nouvelle frontière dans l’invasion de la vie privée. Avec une discrétion déconcertante, ces mastodontes ont déployé la technologie de reconnaissance faciale, transformant les séances de shopping en épisodes de surveillance sous couvert de sécurité et de marketing personnalisé.
Un rapport alarmant du Daily Mail révèle que cette stratégie n’est plus l’apanage des dystopies fictionnelles ou des régimes autoritaires lointains. Non, c’est une réalité troublante dans les allées de nos magasins favoris. Les caméras, douées d’intelligence artificielle, ne se contentent pas de traquer les voleurs; elles scrutent les visages des clients, lisant les émotions fugaces pour ajuster les publicités avec une précision sinistre.
Au Royaume-Uni, la tendance suit celle des États-Unis, avec des magasins déployant des tactiques similaires pour “protéger” leurs produits des voleurs. Le vol et les pillages sont brandis comme des spectres menaçants, justifiant l’utilisation de technologies intrusives sous le prétexte de la “sécurité”.
En France, le concept prend une tournure différente mais tout aussi inquiétante. Selon un article de Zoomdici, la reconnaissance faciale est désormais encouragée pour surveiller les abords des lycées. L’argument ? La sécurité des étudiants, bien sûr. La jeunesse doit-elle apprendre sous le regard constant de Big Brother ? …
Prenons un moment pour digérer cela. Les entreprises ne se contentent pas de suivre les achats; elles sondent les réactions psychologiques, exploitant les sentiments pour pousser des produits, créant une boucle sans fin de consommation réactive. ALFI, par exemple, se vante impudemment de son aptitude à ‘personnaliser‘ les publicités, lisant les visages des clients comme on feuillette un livre ouvert.
La confidentialité, semble-t-il, est devenue une monnaie d’échange. Malgré les affirmations d’ALFI selon lesquelles aucune donnée n’est stockée, la simple capture et analyse de détails personnels constituent une intrusion. C’est comme dire: “Nous avons pris une photo de vous dans votre salle de bain, mais ne vous inquiétez pas, nous ne l’avons pas enregistrée.” …
Les lois, étrangement, sont muettes. Quelques États, dont Washington, Vermont et Maine, ont esquissé des régulations. Mais pour la majorité, c’est un terrain vague juridique, un buffet libre-service pour les entreprises voraces.
Même les autorités, comme le maire de New York, Eric Adams, applaudissent ces tactiques orwelliennes, les masquant sous un voile de prévention de la criminalité. Pendant ce temps, des entités comme Fight for the Future se battent, souvent en vain, contre cette marée montante d’espionnage commercial.
Alors, où traçons-nous la ligne ? Quand les clients deviennent-ils des proies ? Quand les magasins se transforment-ils en panopticons ? Quand décidons-nous que le coût humain de cette “sécurité” et “convenience” est tout simplement trop élevé ?