Le monde financier a été secoué par une nouvelle choquante : Fitch Ratings, l’une des trois grandes agences de notation financière, a dégradé la note de crédit à long terme des États-Unis de AAA à AA+. Cette décision, loin d’être anodine, est un coup dur pour l’économie américaine, déjà fragilisée par une série de crises politiques et économiques.
Selon Fitch, cette dégradation est due à une “détérioration fiscale attendue au cours des trois prochaines années“, une érosion de la gouvernance et une dette générale croissante. L’agence de notation pointe du doigt les conflits politiques répétés autour du plafond de la dette et les résolutions de dernière minute qui ont érodé la confiance dans la gestion fiscale du pays.
En mai dernier, Fitch avait déjà placé la note AAA des États-Unis sous surveillance négative, en raison du bras de fer autour du plafond de la dette. Les législateurs de Washington se sont affrontés sur un accord qui empêcherait le gouvernement fédéral de manquer d’argent. Le président Joe Biden a signé le projet de loi sur le plafond de la dette le 2 juin, à peine quelques jours avant la date limite du 5 juin.
Fitch souligne également l’augmentation du déficit du gouvernement général, qui devrait passer de 3,7% du PIB en 2022 à 6,3% en 2023. Selon l’agence, les coupes dans les dépenses discrétionnaires non liées à la défense (15% du total des dépenses fédérales) convenues dans le cadre de la loi sur la responsabilité fiscale n’apportent qu’une amélioration modeste aux perspectives fiscales à moyen terme.
La Maison Blanche a réagi à cette dégradation en la qualifiant d’irréaliste. “Il est absurde de dégrader les États-Unis à un moment où le président Biden a permis la reprise économique la plus forte de toutes les grandes économies du monde”, a déclaré la porte-parole Karine Jean-Pierre.
Cependant, ce n’est pas la première fois qu’une agence de notation dégrade la note des États-Unis. En 2011, Standard & Poor’s avait réduit la note de crédit du pays de AAA à AA+ après que Washington a réussi à éviter un défaut de paiement. À l’époque, l’agence avait souligné le risque politique comme partie de son raisonnement.