Les jeunes ont un sourire radieux en entendant ces mots : voyages, découvertes, aventures. Une brise d’exotisme caresse leurs rêves à l’évocation de contrées lointaines, d’horizons sans fin. Que diriez-vous si tout cela vous était arraché ? Si la possibilité de s’envoler vers de nouveaux paysages était réservée aux plus jeunes, limitée à quatre vols ?
C’est le monde que Jean-Marc Jancovici envisage. Un univers où une fois que l’insouciance de la jeunesse s’est envolée, on ne peut qu’admirer le paysage de la Corrèze ou le défilé monotone des rails depuis un train. N’avez-vous jamais rêvé de la plage, du soleil et des cocktails exotiques à la retraite ? Oubliez ça ! Jancovici propose une révolution du transport, une révolution du voyage. Une révolution qui sent le renfermé du wagon et le fromage de chèvre.
La pollution, la préservation de notre planète, tout cela n’est pas à négliger (je ne parlerai pas du bilan carbone, une idiotie sans nom). Jancovici, ce grand défenseur de l’environnement, propose une solution radicale.
Voilà le futur selon notre cher Jean-Marc : les jeunes peuvent parcourir le monde, jouir de la beauté de notre Terre. Puis, quand l’âge avance, quand les jambes deviennent moins solides, quand le désir d’évasion se fait plus fort… on vous offre la Corrèze. Je n’ai rien contre cette région charmante, mais passer de la Grande Muraille de Chine à un champ de pommes de terre pourrait s’avérer quelque peu déroutant.
Quatre vols. C’est tout ce que vous auriez. Bali, New York, Tokyo, Rome…
Jancovici, n’est-ce pas un peu dur de restreindre nos rêves de voyage à une poignée de vols ? Est-ce vraiment là la seule solution pour aider notre planète ? Sans doute pas. Des solutions plus équilibrées existent, des solutions qui ne nous condamnent pas à l’isolement et à la monotonie. Il faut les explorer, les discuter. Ne nous laissons pas aveugler par ces solutions extrêmes qui, même si elle prétendent protéger notre planète, risque de nous priver de notre humanité et de nos rêves.
Cela dit, prenez vos billets pour la Corrèze, il paraît que c’est très joli en été.