L’Église catholique, pilier de spiritualité pour des millions de fidèles, est aujourd’hui ébranlée par une série de révélations accablantes.
La Conférence des évêques de France (CEF), par la voix de son président Eric de Moulins-Beaufort, a exposé une réalité sombre : onze de ses évêques ou ex-évêques sont accusés de violences sexuelles. Cette annonce, loin d’être un acte isolé, est révélatrice d’une crise systémique au sein d’une institution millénaire.
Le cardinal Jean-Pierre Ricard, jadis gardien de la doctrine, a admis des actes inexcusables commis il y a 35 ans. Cette confession tardive est symptomatique d’une hiérarchie qui, pendant trop longtemps, a privilégié le silence au détriment de la justice et de la vérité. Les victimes, reléguées au second plan, assistent à un spectacle de reconnaissance a minima, où les excuses semblent dictées plus par la pression sociale que par le remords.
La lenteur de la justice civile et canonique, la réticence à divulguer les sanctions et les mesures prises, tout concourt à une perception d’une Église réticente à se confronter à ses propres démons. Les fidèles, ébranlés, et les victimes, indignées, réclament des comptes et une transparence qui ne vient que goutte à goutte.
Les promesses de réflexion sur les procédures de la part de Moulins-Beaufort ne suffisent pas à apaiser les esprits. L’Église se trouve à un tournant décisif, où chaque décision prise peut soit restaurer une confiance érodée, soit enfoncer davantage l’institution dans le discrédit.
La crise des violences sexuelles au sein de l’Église n’est pas seulement une affaire de foi, mais une question de justice fondamentale. L’heure est venue pour l’Église de faire face à ses responsabilités historiques et morales, et de répondre aux attentes légitimes d’une société qui ne peut plus tolérer les omissions et les demi-mesures.