« Quoi qu’il en coûte » : la douloureuse sortie de perfusion

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La fin de la politique du « Quoi qu’il en coûte » laisse un goût amer. Derrière les justifications budgétaires officielles, se cachent des réalités bien plus complexes et inquiétantes. Les chiffres sont cruels et témoignent des dégâts causés par l’arrêt soudain du robinet d’aides publiques. Les défaillances d’entreprises se sont envolées de 38,5% dans l’industrie, 37,8% dans la construction et 51,9% dans l’hôtellerie-restauration. Des secteurs entiers sont fragilisés. Des vies et des familles sont directement menacées.

Le gouvernement argue que cette politique d’indemnisation massive ne pouvait durer éternellement. Il fallait bien un jour revenir à la normale et se passer de cette perfusion étatique. Soit. Mais derrière ce discours de rigueur budgétaire se cachent peut-être d’autres motivations.

Et si, en réalité, cette décision arrangeait les grosses sociétés, désormais débarrassées de bien des petits concurrents devenus trop fragiles ? Et si elle participait d’une forme de darwinisme social, où seul le plus fort survit ? On peut craindre, à terme, une économie concentrée autour de mastodontes tentaculaires, évinçant brutalement les petits acteurs dynamiques et les initiatives locales.

Car derrière ces statistiques froides se cachent des drames humains bien réels. Des personnes qui perdent leur emploi, des savoir-faire régionaux qui disparaissent, des quartiers entiers qui se meurent. Tandis que les grandes entreprises, elles, survivent et prospèrent.

Alors, bien sûr, il fallait revenir à l’équilibre des comptes publics. Mais n’y avait-il pas d’autre moyen que cette rupture nette et cruelle avec les plus fragiles ? N’aurait-on pas pu imaginer une transition plus douce, évitant un darwinisme sauvage ? Il est permis d’en douter. Et de s’interroger sur les motivations réelles derrière cette décision implacable aux allures de sélection naturelle.

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