C’est désormais confirmé : la CAF a mis en place un implacable système de traque des allocataires les plus précaires. Après de longs mois de combat pour obtenir la transparence, le code informatique de son algorithme secret a enfin été révélé. Et le constat est glaçant.
Sous couvert de lutte contre la fraude, ce sont en réalité les plus démunis qui sont épiés, traqués et fichés sans relâche. Au moyen d’une surveillance de masse digne de Big Brother, la CAF collecte et dissèque la masse colossale de données personnelles de millions de familles. Le moindre écart à la norme est enregistré et comptabilisé. Faibles ressources, bénéficiaire du RSA, mère célibataire, loyer trop lourd : autant de points noirs aux yeux de l’algorithme inquisiteur.
Car oui, les failles du système sont bien connues de ceux qui l’ont conçu. Et ils ont sciemment choisi d’en faire des critères de suspicion. C’est même assumé par certains hauts dirigeants, pour qui « ce sont les prestations sociales elles-mêmes qui génèrent le risque ». Comprenez : être pauvre ou précaire, c’est déjà être coupable.
Pire encore, le handicap lui-même est érigé en marqueur de fraude potentielle. Comble de l’ignominie : percevoir l’allocation adulte handicapé tout en exerçant un emploi fait partie des facteurs accroissant le plus le « score de suspicion » déterminé chaque mois par l’algorithme impitoyable.
Car oui, chaque allocataire se voit affublé d’une note entre 0 et 1, 0 signifiant une confiance absolue et 1 une suspicion maximale. Dès que vous approchez trop près du 1 fatidique, c’est le déclenchement automatique d’un contrôle approfondi et intrusif.
Et quand on connait la corrélation évidente entre précarité et instabilité de la situation personnelle, nul doute que les populations fragiles passent leur temps à jouer au yoyo avec ce fameux score. Une épée de Damoclès numérique constamment suspendue au-dessus de leurs têtes.
Face aux critiques, la CAF a longtemps voulu nier l’évidence en arguant que « des situations de grande précarité pouvaient parfois échapper aux suspicions ». Quasiment toutes les variables introduites dans l’algorithme – même en apparence neutres – sont corrélées avec la pauvreté. Dès lors la machine infernale ne peut que cibler inlassablement les mêmes proies vulnérables.
Les chiffres révélés donnent la nausée : 32 millions de personnes fichées et épiées, pour traquer de tout petits trop-perçus dérisoires de 25 euros par mois. Disproportion inouïe au service d’une idéologie nauséabonde du soupçon généralisé.
La République se doit de faire confiance à tous ses citoyens, surtout les plus démunis.