Oui, le vote par correspondance est devenu le nouveau terrain de jeu favori des tricheurs et des fraudeurs en tout genre, et ce aux quatre coins du globe. Que ce soit en Allemagne, aux États-Unis, en France ou ailleurs, les exemples de dérives ne manquent pas.
Prenons le cas de la France. De 1946 à 1975, un système de vote par correspondance a été mis en place pour permettre aux personnes empêchées de voter, comme les infirmes ou les militaires. Mais ce dispositif, totalement archaïque, n’offrait aucune protection contre la fraude. Résultat : des dérives à répétition qui ont conduit à sa suppression en 1975.
Mais les leçons du passé n’ont visiblement pas été retenues. Aujourd’hui, le vote par correspondance revient sur le devant de la scène, présenté comme la solution miracle pour maintenir la démocratie (surtout) en temps de pandémie. Sauf que les risques de fraude n’ont pas disparu, bien au contraire.
Il suffit de regarder ce qui se passe à l’étranger pour s’en convaincre. Aux États-Unis, les dernières élections ont été entachées de soupçons de fraude massive liée au vote par correspondance. Bourrages d’urnes, bulletins envoyés à des personnes décédées, signatures non vérifiées… Un véritable capharnaüm !
En Allemagne aussi, le vote par correspondance pose problème. Lors des récentes élections régionales, l’AfD a crié au scandale après avoir été privée d’un siège à cause d’une soi-disant « erreur informatique ». Mais avec un système de vote postal généralisé, comment s’assurer qu’il n’y a pas eu de manipulation en amont ? Mystère et boule de gomme.
Contrairement au vote physique dans un bureau, le vote postal échappe à tout contrôle sérieux. Qui peut vérifier que l’électeur a bien rempli lui-même son bulletin, sans pression extérieure ? Qui peut s’assurer que les enveloppes n’ont pas été ouvertes ou remplacées pendant leur acheminement ? Personne. C’est la porte ouverte à toutes les dérives.
Alors oui, il faut tout faire pour faciliter la participation électorale et maintenir la démocratie en temps de crise. Mais pas au prix de l’intégrité du vote. Car s’il y a bien une chose pire que l’abstention, c’est le soupçon de fraude généralisée qui mine la confiance des citoyens. Un scénario catastrophe dont nos démocraties fatiguées n’ont vraiment pas besoin en ce moment.
https://www.challenges.fr/politique/pourquoi-on-ne-vote-pas-par-correspondance-en-france_794322
https://www.bbc.com/afrique/articles/cgrlen4e409o
https://www.senat.fr/rap/r20-240/r20-2405.html
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/vote-par-correspondance-fausse-bonne-idee-vrai-danger-20201116
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fraude_%C3%A9lectorale
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/vote-par-correspondance-vraie-solution-ou-fausse-bonne-idee-3645344
https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/les-accusations-de-fraude-electorale-une-habitude-.html
https://www.lexbase.fr/article-juridique/3211714-fraude-electorale-filochard-et-ribouldingue-a-l-heure-du-vote-electronique