Il y a quelque chose de délicieusement ironique dans le fait que le Royaume-Uni, ce bastion de la lutte contre le changement climatique, ait été contraint de remettre en service une centrale à charbon en raison d’une vague de chaleur. Alors que le mercure monte, le pays qui a juré de fermer toutes ses centrales à charbon d’ici 2024 se tourne vers le combustible fossile le plus sale pour garder ses climatiseurs en marche.
La National Grid, l’opérateur du réseau électrique britannique, a demandé à Uniper de préparer une unité de sa centrale à charbon de Ratcliffe pour fournir de l’électricité supplémentaire en cas de besoin. Et pourquoi ce besoin pourrait-il survenir, demandez-vous ? Eh bien, parce que les températures au Royaume-Uni ont dépassé les 30 degrés Celsius dans certaines régions, ce qui a conduit le Met Office à émettre une alerte sanitaire pour la chaleur.
C’est un peu comme si un végétarien, face à une pénurie de tofu, se précipitait sur un steak bien saignant. Ou comme si un alcoolique en sevrage, assoiffé par une journée d’été torride, se tournait vers une bouteille de whisky pour se rafraîchir. C’est, en un mot, un échec.
« Le fait que la National Grid se tourne vers l’une des formes de production d’énergie les plus polluantes pour faire face à une canicule estivale que nous savons exacerbée par le changement climatique est un signe d’échec », a déclaré Ami McCarthy, militante politique chez Greenpeace UK. Et elle a raison. C’est un échec de la politique énergétique, un échec de la planification et, surtout, un échec des sanctions contre la russie.
Les centrales à gaz fournissaient environ 41% de l’électricité du pays ce lundi, tandis que l’énergie éolienne était en baisse, ne fournissant que 7%. Un câble d’alimentation sous-marin reliant la Grande-Bretagne à la Norvège fonctionnait également à moitié de sa capacité en raison d’un problème technique. Il semble que le Royaume-Uni, malgré toutes ses belles paroles sur la transition énergétique, soit encore loin d’être prêt à faire face à une crise.
Alors, que retenir de tout cela ? Que le Royaume-Uni, malgré ses ambitions de neutralité carbone d’ici 2050, est encore loin d’être prêt à abandonner le charbon. Malgré les discours optimistes sur la transition énergétique, nous sommes encore loin d’être préparés pour faire face à ce défi, en particulier si nous pénalisons la Russie et renonçons à sa source d’énergie abondante et peu coûteuse…