MAJ du 26/08/23: le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, réunis en sommet à Johannesburg, accueillent 6 nouveaux pays membres. L’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent, à compter du 1er janvier 2024, le groupe des pays émergents qui veut gagner en influence sur le monde.
Les nouveaux BRICS contrôlent 80% de la production de pétrole mondiale. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi on vous dit de passer à l’électrique…
Le Sommet des BRICS, qui s’est récemment ouvert en Afrique du Sud, est un événement majeur qui pourrait redéfinir l’équilibre mondial. Les BRICS, un groupe de cinq pays émergents – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – discutent de deux sujets principaux : l’élargissement du groupe et les questions monétaires.
L’élargissement : une question de pouvoir et d’influence
La Chine et la Russie sont fortement en faveur de l’élargissement des BRICS. Pour la Chine, cela représente une alternative au G7, tandis que la Russie voit cela comme une opportunité de construire un bloc anti-occidental. Cependant, le Brésil est réticent, craignant de perdre son influence au sein du groupe. L’Inde, quant à elle, est opposée à un élargissement massif, tandis que l’Afrique du Sud, dépendante économiquement et politiquement de la Chine et de la Russie, voit dans l’élargissement une chance de s’opposer au Nigeria sur le plan régional.
Il est probable qu’un compromis soit trouvé. Certains pays pourraient rejoindre les BRICS prochainement, comme l’Iran, l’Arabie Saoudite et l’Égypte, tandis que d’autres pourraient obtenir un statut de « pays associés » pour les prochaines années.
Questions monétaires : vers une nouvelle unité de compte ?
La nécessité de réduire la dépendance au dollar américain est reconnue par tous les membres des BRICS. Cependant, la question de l’unité de compte des BRICS est complexe. Si l’on se base sur la part du PIB pour déterminer cette unité, la Chine, en tant que première économie mondiale, aurait une influence prédominante. La Chine et la Russie soutiennent cette unité de compte commune pour des raisons économiques et politiques.
Le Brésil, bien qu’il détienne la présidence de la banque des BRICS, est moins impliqué dans ce processus. L’Inde et l’Afrique du Sud sont moins favorables à cette idée. L’Inde souhaite promouvoir le commerce en roupies, et l’Afrique du Sud, en raison de ses liens commerciaux étroits avec les pays occidentaux, est réticente.
Cependant, l’augmentation du commerce entre les pays des BRICS en utilisant leurs monnaies nationales pose d’autres défis, notamment la stabilité des taux de change. Il sera donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de stabilisation.
Le Sommet actuel des BRICS est crucial pour l’avenir. Même si aucune décision radicale n’est attendue immédiatement, les bases d’un élargissement progressif et de la création d’une unité de compte commune pourraient être posées. Ces évolutions auront évidemment des répercussions majeures sur l’organisation du monde à venir.