Huawei, cette entreprise chinoise, autrefois adulée pour ses smartphones, semble avoir trouvé un nouveau marché florissant : la surveillance sous le régime des Taliban en Afghanistan. Deux ans après la prise de pouvoir des Taliban, ces derniers envisagent de mettre en place un “système de caméra avancé” dans “chaque province” du pays. Et qui est prêt à sauter sur l’occasion ? Huawei, bien sûr.
L’entreprise a rencontré Abdullah Mukhtar, un officiel du Ministère de l’Intérieur afghan, qui supervise la police.
Cette rencontre, immortalisée par une photo, a été tweetée par le porte-parole des Taliban, Mufti Abdul Mateen Qani. Mais, comme par magie, ce tweet a disparu peu après. Mystère et boule de gomme.
Selon les tweets du même porte-parole, le Ministère de l’Intérieur envisage sérieusement de construire ce fameux “système de caméra avancé” dans chaque province. Et Huawei semble prêt à offrir ses services, toujours selon les tweets. Huawei s’est engagé à travailler en Afghanistan “sous l’ombrelle de l’Emirat islamique d’Afghanistan“, le nom officiel du gouvernement Taliban. Quel dévouement.
Mais, que cache cette soudaine générosité ? Huawei a une histoire riche en matière de surveillance. L’entreprise a déjà installé des systèmes de surveillance pour ses ‘Safe Cities‘ à travers le monde. Et elle a également un historique de dons de systèmes de surveillance en Europe et en Amérique latine.
La mise en place d’un tel système de surveillance par les Taliban soulève d’énormes préoccupations en matière de droits de l’homme. Imaginez un instant des caméras utilisées pour détecter et arrêter des femmes qui ne se couvrent pas entièrement avec une ‘burqa‘ traditionnelle, comme le mandate les Taliban. Ou encore, des caméras utilisées pour cibler des femmes allant à l’université ou dans des salons de beauté, ce que les Taliban interdisent.
Liens: