La Banque mondiale, cette institution financière internationale si respectée, a récemment décidé de suspendre ses nouveaux prêts à l’Ouganda à la suite de l’introduction de lois anti-LGBTQ particulièrement sévères dans le pays. Mais attendez, n’est-ce pas la même Banque mondiale qui entretient des relations avec d’autres pays qui criminalisent également l’homosexualité ? On dirait que quelqu’un joue à des jeux politiques ici.
Susan Park, chercheuse en gouvernance mondiale à l’Université de Sydney, a souligné que cette décision n’avait aucun lien avec le mandat de la Banque en matière de prêts pour la croissance et le développement économiques. Alors, pourquoi cette décision soudaine ? Selon une source anonyme, la Banque a pris cette décision après avoir rencontré plusieurs organisations de la société civile qui ont fait pression en ce sens. Il semble que l’Ouganda, avec ses lois plus strictes que tout autre pays, soit devenu le bouc émissaire de la Banque mondiale.
L’Ouganda n’est pas le seul pays à criminaliser les actes homosexuels. Environ 60 États membres de l’ONU ont des lois similaires. Pourtant, la Banque mondiale a choisi de cibler l’Ouganda. Pourquoi ? Peut-être parce que l’Ouganda a introduit la peine de mort pour ce qu’ils appellent “l’homosexualité aggravée” et une amende d’un milliard de shillings pour les entités qui “promeuvent l’homosexualité”.
La Banque mondiale affirme qu’elle est mandatée pour effectuer une diligence raisonnable afin de protéger les minorités qui pourraient être affectées par les projets. Mais n’est-ce pas un peu hypocrite de la part de la Banque de choisir ses batailles en fonction de la sévérité apparente des lois d’un pays ?
L’impact de cette décision ne se limite pas à l’Ouganda. Le pays craint que d’autres partenaires de développement ne suivent l’exemple de la Banque mondiale. L’économie ougandaise est déjà en train de ressentir les effets de cette décision, avec une chute de sa monnaie et des responsables gouvernementaux qui envisagent de réviser le budget.
Mick Moore, chercheur à l’Institute of Development Studies, a suggéré que cette décision reflète un changement dans l’approche de la Banque mondiale en matière de croissance et de développement économiques. Mais Susan Park avertit que cette décision pourrait ternir l’image de la Banque dans les pays en développement. L’Ouganda pourrait se tourner vers d’autres sources de financement, comme la Chine, qui ne posent pas de conditions politiques.