Vous connaissez cette sensation désagréable lorsque vous vous réveillez le matin, vous vous grattez la tête et vous réalisez que votre gouvernement a passé la nuit à faire la sérénade à une agence de notation financière ? Nous y sommes. Dans une révélation scandaleuse, notre Premier ministre, Elisabeth Borne, a déclaré lors d’une entrevue sur Radio J que le gouvernement a eu des “discussions très étroites” avec l’agence financière Standard and Poor’s. Et devinez qui a mené ces débats ? Notre cher ministre des Finances, Bruno Le Maire.
Le gouvernement fait tout son possible pour “maîtriser nos finances publiques”, a déclaré Mme Borne, sans surprise. Dans une tentative désespérée de réduire notre déficit à 2,7% du PIB d’ici 2027, une promesse de notre Président, le gouvernement s’engage dans une danse de la séduction avec Standard and Poor’s. Et ce, pour éviter une autre dégradation de notre note de crédit, comme celle infligée par Fitch en avril.
Rappelez-vous cette fois où vous avez dû convaincre votre banquier de vous accorder un prêt malgré vos antécédents financiers douteux ? C’est exactement ce qui se passe ici. Nos chers dirigeants expliquent patiemment à Standard and Poor’s comment ils vont baisser la dette nationale, un peu comme un adolescent qui promet de ne plus jamais faire la fête avant d’avoir terminé ses devoirs.
Ils ont bien sur toujours un plan pour éviter la récession. Notre Premier ministre affirme qu’ils agissent pour soutenir nos entreprises et la croissance économique. Comme de bien entendu.
L’avenir nous dira si la stratégie de séduction de Borne et Le Maire suffira à sauver notre note de crédit de la chute. Dans cette valse des milliards, gageons que notre duo évitera de trébucher.