Bien que prometteuse sur le papier, cette nouvelle technologie de patch micro-aiguilles nsoulève certaines inquiétudes quant à l’utilisation de nanomatériaux tels que le graphène et les nanotubes de carbone.
Ces micro-aiguilles utilisent une fine couche extérieure électro-conductrice pouvant être composée, entre autres, de graphène ou de nanotubes de carbone. Or, l’innocuité de ces nanomatériaux innovants est encore mal comprise et fait l’objet de vifs débats au sein de la communauté scientifique.
Leur taille extrêmement réduite leur confère des propriétés uniques, mais aussi la capacité de pénétrer profondément à l’intérieur des cellules. De récents travaux suggèrent que cette interaction étroite avec les structures biologiques pourrait endommager l’ADN, perturber le fonctionnement cellulaire et même causer des cancers ou mésothéliomes.
Bien que la quantité de graphène et de nanotubes utilisée dans chaque patch soit minime, leur contact prolongé avec la peau durant des jours ou semaines pose question. Quid de leur pénétration transcutanée ou de leur ingestion suite à un décollement ? Peuvent-ils migrer dans l’organisme et s’accumuler dans certains organes ?
Un autre aspect préoccupant est la génération de déchets issus de ces patchs jetables. Leur utilisation massive chez les patients diabétiques entraînerait une pollution non négligeable des écosystèmes par ces composés exotiques. Leur stabilité chimique et leur non-biodégradabilité sont en effet bien établies.
Qui plus est, aucune étude de toxicité sur le long terme n’a encore été menée sur ces capteurs, que ce soit sur des modèles cellulaires, animaux ou chez l’Homme. On ne peut donc exclure l’apparition d’effets délétères sur la fertilité, le développement embryo-fœtal ou l’épigénome suite à une exposition chronique.
En l’état, le principe de précaution voudrait que les agences sanitaires fassent preuve de plus de vigilance avant d’autoriser l’emploi de tels dispositifs médicaux.
La balance bénéfice/risque n’est en effet pas aussi évidente qu’il n’y paraît au premier abord. Si le suivi médical continu offert par cette technologie micro-aiguilles est séduisant, son impact sanitaire et environnemental à long terme reste entouré de trop d’incertitudes.
https://patents.google.com/patent/US20230012662A1/en