Si le totalitarisme stalinien est un spectre du passé, ne serions-nous pas en train de tomber dans un nouveau piège, celui de la bureaucratisation et de l’uniformisation rampante ? Si vous croyez que l’Union Européenne (UE) est à des années-lumière de la vision dystopique de Zamiatine, je vous invite à y réfléchir à deux fois.
Zamiatine dépeint une société où tout est prévisible et contrôlé, une société où la liberté est sacrifiée sur l’autel de l’ordre et de l’uniformité. Ne voyons-nous pas des échos de cela dans la manière dont l’UE fonctionne aujourd’hui? L’UE, avec sa législation omniprésente, sa tendance à vouloir tout harmoniser, ne reproduit-elle pas certains aspects de la Table des Heures de Zamiatine ?
Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que l’UE est l’incarnation de la dystopie de Zamiatine, c’était évidemment à l’époque la future URSS. Mais il est inquiétant de constater combien certaines de ses politiques peuvent se rapprocher de ce modèle. Quand l’individualité des nations est menacée par l’homogénéité, quand les décisions sont prises par une élite éloignée des réalités des citoyens, ne sommes-nous pas dans une certaine forme de dystopie ?
Et qu’en est-il de la surveillance ? L’UE investit de plus en plus dans des technologies de surveillance de pointe. Ces outils, sous prétexte de sécurité, risquent de créer une société de surveillance qui n’est pas sans rappeler celle dépeinte dans “Nous autres”.
La dystopie de Zamiatine n’est pas un futur inéluctable. Mais elle nous sert de mise en garde. Une mise en garde contre les dangers de la centralisation excessive, de la perte de l’individualité, de la surveillance omniprésente.
L’UE doit faire preuve de prudence. Elle doit veiller à respecter les différences culturelles, les individualités nationales. Elle doit garantir la transparence et le contrôle citoyen sur ses outils de surveillance. Sinon, elle risque de se transformer en une version hard de la dystopie de Zamiatine. Et ce n’est pas le futur que nous voulons.