La première vague du Covid, ce bon vieux temps où les masques se faisaient rares et où l’on découvrait les joies du confinement... Et bien figurez-vous que le ministère de la Santé de l’époque n’était pas en reste côté pagaille ! Selon un audit de l’Inspection générale des affaires sociales, révélé par nos confrères du Parisien, la gestion de la crise aurait été un véritable festival d’incompétence et de désorganisation. Mais rassurez-vous, chers lecteurs, ce rapport accablant n’a jamais été rendu public. Pourquoi dévoiler au grand jour une telle gabegie, n’est-ce pas ?
Au menu de cet audit de 205 pages, on retrouve des perles telles que du personnel non formé chargé de gérer la crise, une cacophonie générale digne d’une cour de récréation et une coopération entre les services qui ressemblait davantage à une guerre de clochers. On en viendrait presque à regretter ce temps-là, tant la situation était cocasse.
Pourtant, l’objectif initial du rapport était de tirer un “retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de Covid” et d’analyser les “réussites, les difficultés et les lacunes” du ministère de la Santé. Mais comme le veut la tradition française, pourquoi s’embêter à divulguer un tel document lorsqu’il suffit de l’enterrer dans les tréfonds d’un tiroir ?
Ce rapport, commandé par le ministre de la Santé de l’époque, Olivier Véran, aurait même été transmis à la Cour de justice de la République, chargée de juger les membres du Gouvernement dans l’exercice de leur fonction. Enquête ouverte, responsabilité de l’exécutif sur la table, et pourtant, deux ans plus tard, on en est toujours au même point. Les 32 recommandations émises par l’audit pour améliorer la gestion des crises sanitaires n’ont été que peu suivies d’effets, faute de moyens ou de volonté politique.
En France, quand on veut enterrer un problème, on commande un rapport.