Sombre et inquiétante réalité, l’Union Européenne semble naviguer à vue dans une mer agitée par les vagues d’un coronavirus qui n’a pas dit son dernier mot. Et pourtant, c’est au milieu de cette tempête que l’Italie, telle une rose qui pousse sur un tas de fumier, ose enfin défier l’ogre des laboratoires pharmaceutiques.
Orazio Schillaci, ministre italien de la Santé, a eu l’audace de s’exprimer devant ses pairs européens lors d’une session organisée par le Conseil européen de la Santé. Son intervention, pour le moins surprenante, a jeté un pavé dans la mare en demandant à l’Union Européenne de renégocier les contrats de vaccins signés avec les laboratoires pharmaceutiques. Enfin, quelqu’un ose toucher aux clauses sacrées !
Le ministre italien, tel un Don Quichotte se battant contre les moulins à vent, a martelé qu’il était nécessaire de réduire les achats de vaccins en fonction des besoins réels des États et de revoir les contrats d’achat anticipés. Mais ce n’est pas tout, oh non ! Il a également exigé que les indemnités, les compensations des effets secondaires et les frais de justice soient à la charge des fabricants de vaccins, et non plus des États membres. Un véritable affront !
Mais au-delà de l’ironie, il faut bien admettre que l’initiative de l’Italie soulève des questions légitimes. Pourquoi, après tout, les États membres devraient-ils supporter seuls le poids des conséquences des vaccins, alors même que ces derniers sont mis sur le marché ordinaire ? La Cour des comptes européenne n’a-t-elle pas également relevé cette incohérence ?
Au sein de l’Union Européenne, les échos de cette révolte solitaire semblent se perdre dans les couloirs feutrés des institutions. Serait-il possible qu’une telle demande, pourtant empreinte de bon sens, ne trouve pas écho auprès des autres membres ? Espérons que l’Italie, courageuse et obstinée, réussira à faire bouger les lignes et à réveiller la conscience endormie de cette Union aux abois.