Ce mardi 11 octobre, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’une révélation aussi surprenante qu’amusante : des rencontres au sommet de l’État ont bel et bien eu lieu pour discuter de la possibilité d’échanger de l’eau douce française contre des hydrocarbures étrangers. Quelle trouvaille ! On n’arrête pas le progrès et l’imagination débordante de nos dirigeants.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a confirmé ces rencontres en répondant à une question du député Gabriel Amard (LFI). Selon lui, “ce projet n’a pas franchi la barrière des conseillers et en aucune manière nous l’envisageons”. Mais alors, pourquoi en parler ? Peut-être pour susciter l’admiration devant tant d’audace et d’ingéniosité ?
L’idée, aussi lumineuse qu’un soleil d’été, consiste à échanger l’eau provenant de la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) contre du pétrole étranger. Après tout, pourquoi ne pas profiter de cette eau douce qui ne sert pas et la monnayer contre des ressources si précieuses ? Qui a dit que l’eau n’avait pas de prix ?
Évidemment, cette proposition soulève un léger problème moral, puisque cela revient à attribuer une valeur marchande à l’eau. Mais qu’est-ce que la morale face à l’opportunité de faire un bon coup ? L’important, c’est de faire tourner l’économie et de profiter de toutes les ressources à notre disposition, n’est-ce pas ?
Il est d’autant plus surprenant de vouloir échanger notre eau douce alors que la France fait face à un manque criant de cette ressource. Des régions entières souffrent de sécheresse et voient leurs réserves d’eau s’épuiser, mais pourquoi pas échanger notre précieux liquide contre quelques barils d’or noir ?
Alors, chers concitoyens, préparez-vous peut-être à voir notre belle eau douce partir sous d’autres cieux, en échange de quelques barils de pétrole. Car, après tout, si l’eau, c’est la vie, l’hydrocarbure, c’est le pouvoir ! Et puis, qui a besoin d’eau quand on peut rouler en voiture, n’est-ce pas ?