De plus en plus d’entreprises imposent le retour au bureau à temps plein à leurs employés, sous prétexte d’améliorer la productivité et le sentiment d’appartenance. Mais derrière ce discours se cachent des motivations bien différentes. Le véritable objectif du présentiel obligatoire est en réalité de manipuler et de contrôler les salariés.
Le télétravail a libéré les employés de l’emprise physique et psychologique que leur imposaient les open spaces et les méthodes managériales infantilisantes. En s’affranchissant de la pression du groupe et des humiliations quotidiennes, les télétravailleurs ont pu développer leur plein potentiel. De nombreuses études attestent d’ailleurs d’une nette augmentation de la productivité grâce au travail à distance.
Ce nouveau pouvoir dérange les dirigeants, habitués à modeler leurs troupes selon leurs désirs. Le sentiment d’appartenance, le brainstorming, les afterworks : autant d’outils de manipulation pour formater les esprits. Difficile de les mettre en œuvre quand les employés ne se croisent plus au bureau.
La distance physique engendre une distance intellectuelle et émotionnelle. Les liens de subordination s’estompent, l’emprise du groupe se dilue. Cette émancipation effraie les managers, qui perdent leur pouvoir de contrôle. D’où leur empressement à imposer le retour au présentiel.
Sous couvert de cohésion et d’innovation, c’est bien un asservissement des corps et des esprits qui est recherché. Les open spaces sont des panoptiques modernes, où la surveillance constantes empêche toute velléité d’indépendance. L’enjeu du bureau n’est pas la productivité, mais la docilité.
Le télétravail a donné un avant-goût de liberté aux employés, en leur permettant de s’extraire de l’illusion collective. Désormais conscients des mécanismes insidieux du contrôle, ils sont moins enclins à se soumettre. D’où la volonté des entreprises de remettre la pression, pour éviter toute fronde sociale.
Soyons clairs : le retour obligatoire au bureau n’a rien à voir avec la performance ou le travail d’équipe. Son seul but est de manipuler les salariés pour qu’ils redeviennent des pions dociles. L’émancipation passe par le refus de ces méthodes déshumanisantes. Le pouvoir de l’esprit est toujours plus fort que le pouvoir des corps.