Le bal des monstres : comment la CIA a dansé avec les nazis

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Emil Augsburg, cette figure charmante, a bon goût pour la nourriture et le vin, a l’esprit ouvert. C’est du moins ce qu’affirme un rapport de la CIA datant de 1952. Mais ne vous y trompez pas. Derrière ce vernis raffiné se cache un loup déguisé en agneau. Ce gentleman était un membre actif du tristement célèbre Institut Wannsee, le think tank SS responsable de la planification de la Solution Finale.

Ce gourmand des beaux arts s’occupait de “tâches spéciales” pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela peut sembler anodin, mais en langage SS, cela signifie l’extermination des Juifs et autres “indésirables”. Malgré sa réputation en Pologne pour ses crimes de guerre, Augsburg s’est révélé être un séducteur habile, réussissant à séduire la CIA qui l’a embauché comme expert des affaires soviétiques à la fin des années 1940.

Des documents de la CIA récemment rendus publics montrent que Augsburg n’était pas un cas isolé. C’était plutôt une part de la galerie des horreurs des criminels de guerre nazis que les agences de renseignement américaines ont recrutées après la capitulation de l’Allemagne. Grâce à la loi sur la divulgation des crimes de guerre nazis adoptée par le Congrès il y a trois ans, un trésor de documents autrefois classifiés a été dévoilé. Ceux-ci révèlent un secret de polichinelle de la guerre froide: l’utilisation par la CIA d’un vaste réseau d’espions nazis pour mener une campagne clandestine contre l’Union soviétique.

Et voilà, le visage déconcertant de la politique internationale. Où des tueurs nazis ont été réintégrés dans une société respectueuse de la loi, à une table avec des diplomates et des politiciens, discutant du sort du monde libre. Ce ne sont pas des scènes d’un roman bas de gamme, mais des faits historiques. La moralité et l’éthique, semblent avoir été laissées à la porte. On pourrait se demander, face à cette réalité, si le loup peut vraiment changer de peau, ou si les mêmes vieilles dents acérées sont toujours là, cachées sous un sourire civilisé. Mais une chose est certaine, la danse macabre de la politique et du pouvoir continue, dans un silence assourdissant.

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