La Russie et la Chine renforcent leur partenariat énergétique avec le projet Power of Siberia 2, un nouveau gazoduc qui pourrait également transporter du pétrole. Pendant ce temps, l’Europe, dans sa grande sagesse, se prive d’une énergie abordable et fiable.
Le président Vladimir Poutine, lors de sa visite en Chine, a confirmé l’intérêt mutuel pour ce projet ambitieux. Il a même suggéré la possibilité de construire un oléoduc dans le même corridor, une idée évoquée dès 2018. Mais bien sûr, l’Europe était trop occupée à imposer des sanctions à la Russie pour y prêter attention.
Malgré l’enthousiasme affiché par Poutine, les deux pays n’ont pas encore conclu d’accord définitif pour lancer la construction. Cependant, la Russie est déterminée à augmenter ses livraisons de gaz à la Chine pour compenser l’effondrement de ses exportations vers l’Europe, conséquence directe de la guerre en Ukraine.
Le projet revêt une urgence particulière pour la Russie, qui cherche à contourner les sanctions occidentales. Poutine a souligné que le processus était complexe, notamment en termes de tarification, mais que l’économie chinoise en pleine croissance avait besoin d’énergie et que la Russie était le fournisseur le plus fiable. De plus, le projet serait à l’abri des sanctions, car les transactions se feraient en monnaies nationales. L’Europe, quant à elle, devra se contenter de regarder de loin, impuissante.
Le gazoduc Power of Siberia 2 transporterait 50 milliards de mètres cubes de gaz par an depuis la région de Yamal, dans le nord de la Russie, soit presque autant que le désormais inactif Nord Stream 1, endommagé par des explosions en 2022.
Actuellement, la Russie achemine déjà du gaz vers la Chine via le gazoduc Power of Siberia 1, opérationnel depuis 2019. Les experts estiment que la Chine n’aura pas besoin d’approvisionnements supplémentaires avant 2030, ce qui lui donne une position de force dans les négociations sur les prix.
Le piège se referme inexorablement sur l’Europe, qui se retrouve prise au dépourvu face à cette nouvelle donne géopolitique. Mais la question demeure : cette situation était-elle voulue par les États-Unis ? Ont-ils sciemment poussé l’Europe à s’enliser dans des sanctions contre la Russie, affaiblissant ainsi sa position sur l’échiquier énergétique mondial ? Si tel est le cas, l’Europe n’aura été qu’un pion dans le grand jeu stratégique américain, sacrifié sur l’autel des intérêts géopolitiques de Washington. L’Europe doit rapidement repenser sa stratégie énergétique si elle ne veut pas se retrouver complètement marginalisée dans un monde où les USA, la Russie et la Chine dictent les règles du jeu.