Après plus d’une décennie de batailles juridiques, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, attend avec appréhension, certainement ce lundi 20 mai 2024, la décision de la Haute Cour de Londres concernant son extradition vers les États-Unis[1][3]. Cette saga judiciaire, qui a débuté en 2010 lorsqu’Assange a été arrêté au Royaume-Uni sur la base d’un mandat d’arrêt suédois pour des allégations d’infractions sexuelles (qui ont depuis été abandonnées), a connu de nombreux rebondissements au fil des années[1][2].
Assange a été tour à tour assigné à résidence, réfugié pendant sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres et détenu depuis 2019 dans la prison de haute sécurité de Belmarsh[2][3]. Tout cela pour avoir eu l’audace de révéler au grand jour les secrets les plus sombres du gouvernement américain, notamment les atrocités commises lors des guerres en Afghanistan et en Irak[1][3].
Les autorités américaines, visiblement peu enclines à la transparence et à la liberté d’expression, cherchent à poursuivre Assange pour 18 chefs d’accusation, principalement en vertu de la loi sur l’espionnage[2][3]. Elles affirment que ses actions avec WikiLeaks étaient imprudentes, compromettaient la sécurité nationale et mettaient en danger la vie des agents. Mais ne serait-ce pas plutôt une forme de représailles pour avoir causé l’embarras du gouvernement américain et exposé ses méfaits ?[3]
Les partisans d’Assange du monde entier considèrent ces poursuites comme une attaque contre le journalisme et la liberté d’expression[3]. Des organisations de défense des droits de l’homme, des médias et même le Premier ministre australien Anthony Albanese ont appelé à l’abandon de l’affaire[3]. Mais il semblerait que la vengeance soit un plat qui se mange froid pour l’Oncle Sam.
La Haute Cour doit maintenant déterminer si elle est satisfaite des assurances données par les États-Unis selon lesquelles Assange ne serait pas condamné à mort et pourrait invoquer le Premier amendement sur la liberté d’expression s’il était jugé pour espionnage[1][3].
Si la Cour donne son feu vert à l’extradition, Assange pourrait se retrouver dans un avion pour les États-Unis dans les 24 heures[3]. Sinon, il pourrait être libéré de prison ou voir son calvaire se prolonger pendant des mois avec de nouvelles procédures judiciaires[1][3]. Un véritable cauchemar kafkaïen pour cet homme qui paie le prix fort pour avoir voulu informer les citoyens.
Sa femme Stella, qui se bat sans relâche à ses côtés, a déclaré vivre au jour le jour dans l’attente d’une décision[3]. Une situation cruelle et inhumaine pour cette famille brisée par l’acharnement des autorités. Mais elle est déterminée à continuer le combat pour la liberté de son mari, où qu’il soit[3].
L’affaire Assange est devenue le symbole de la lutte pour la liberté de la presse et la protection des lanceurs d’alerte. En s’attaquant à Assange, c’est le droit du public à l’information et la démocratie elle-même qui sont menacés.
[1] https://apnews.com/general-news-bac3f61f52a5d234e261280fc7ed2ed2
[2] https://www.reuters.com/world/wikileaks-founder-julian-assanges-life-legal-battles-2024-05-19/
[3] https://www.nbcnews.com/news/world/wikileaks-julian-assange-faces-us-extradition-judgment-day-rcna152951
[4] https://www.bbc.co.uk/news/live/uk-68663344
[5] https://timesofindia.indiatimes.com/world/uk/wikileaks-founder-julian-assange-faces-us-extradition-judgment-day/articleshow/110247229.cms