Il semble que la science ait décidé de jouer à Dieu, encore une fois. Dans une tentative audacieuse et quelque peu déconcertante, des scientifiques de l’Université de Cambridge ont réussi à manipuler génétiquement des mouches à fruits femelles pour qu’elles puissent se reproduire sans l’aide d’un partenaire mâle. Ces mouches à fruits sont maintenant capables de donner naissance à des vierges, un phénomène connu sous le nom de parthénogenèse.
La parthénogenèse, bien que rare, n’est pas inconnue dans le règne animal. Certaines espèces d’animaux pondant des œufs, comme les lézards et les oiseaux, sont capables de donner naissance sans accouplement, généralement plus tard dans leur vie lorsque les mâles ne sont pas disponibles. Cependant, la parthénogenèse chez les animaux qui se reproduisent généralement sexuellement est rare.
Pour réaliser cet exploit, les chercheurs ont d’abord séquencé les génomes de deux souches d’une autre espèce de mouche à fruits, Drosophila mercatorum. Une souche se reproduit uniquement par parthénogenèse, tandis que l’autre nécessite un mâle. Les chercheurs ont ensuite comparé les résultats, cherchant à identifier les gènes responsables de la parthénogenèse.
Ensuite, ils ont manipulé les gènes de la Drosophila melanogaster pour correspondre à ce qu’ils avaient observé chez son parent proche. Le résultat a été des mouches « entièrement parthénogénétiques », pour le plus grand plaisir des chercheurs.
Cependant, il est important de noter que si les mouches génétiquement modifiées avaient accès à des mâles, elles se reproduiraient normalement. Parmi celles qui étaient isolées, 1 à 2% semblaient abandonner l’espoir de jamais voir un mâle environ à mi-chemin de leur vie – environ 40 jours – et avaient une naissance vierge.
Il est également intéressant de noter que tous les descendants de ces naissances vierges étaient des femelles. Ces descendants étaient également capables de donner naissance à leur tour, à peu près au même taux.
Cela soulève une question intéressante : la parthénogenèse est-elle vraiment une stratégie de survie viable pour une espèce ? Ou est-ce simplement un dernier recours pour une espèce en déclin ? Les chercheurs ne sont pas encore sûrs.
En fin de compte, cette recherche pourrait avoir des implications importantes pour notre compréhension de la reproduction et de l’évolution. Cependant, il est important de se rappeler que la parthénogenèse est un phénomène complexe et mal compris, et que nous avons encore beaucoup à apprendre.