La grande évasion: l’absentéisme français atteint des sommets

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Dans une époque où le travail semble perdre de son importance, les Français semblent avoir trouvé une nouvelle forme de résistance passive: l’absentéisme. En 2022, les travailleurs français ont été absents de leur travail pendant plus de 24 jours en moyenne, une augmentation spectaculaire par rapport aux années précédentes. Près de la moitié des salariés du secteur privé se sont absentés pour cause de maladie ou d’accident du travail, une hausse de 10 points en un an.

Ces chiffres, bien que choquants, ne sont pas surprenants. Ils reflètent une tendance mondiale à la désillusion vis-à-vis du travail, exacerbée par la pandémie de Covid-19. Les travailleurs, en particulier les plus jeunes, sont de plus en plus désengagés, préférant prendre des congés maladie plutôt que de se rendre au travail. Les employeurs se plaignent d’un manque d’engagement, mais la vérité est que le travail a perdu de son attrait.

L’absentéisme n’est pas le seul symptôme de cette crise. Le « quiet quitting », ou la démission silencieuse, est également en hausse. Les travailleurs font le strict minimum, sans enthousiasme ni motivation. Les difficultés de recrutement sont également de plus en plus courantes, dans presque tous les secteurs.

Les employeurs ont leur part de responsabilité dans cette situation. Ils doivent s’adapter aux nouvelles attentes des travailleurs, qui cherchent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et une plus grande signification dans leur travail. Cependant, ils sont impuissants face à la dépréciation de la valeur du travail elle-même.

La semaine de travail de quatre jours gagne du terrain en France, reflétant le désir des travailleurs de moins travailler et de vivre plus. Lorsque 75% des Français s’opposent au report de l’âge de la retraite et souhaitent passer à la semaine de quatre jours, il est difficile de voir comment l’absentéisme pourrait cesser de progresser.

L’absentéisme en France est un symptôme d’une crise plus profonde du travail. Il est temps de repenser notre relation avec le travail et de trouver de nouvelles façons de motiver et d’engager les travailleurs.

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