Près de vingt ans après le début de “la guerre contre le terrorisme”, force est de constater que les États-Unis se sont embourbés dans des conflits ruineux et souvent contre-productifs en Irak, en Afghanistan et dans d’autres pays. Selon des estimations récentes, l’addition totale de ces guerres dépasserait les 8 000 milliards de dollars, soit l’équivalent de plus de 10 000 milliards de dollars canadiens.
Pis encore, le bilan humain de ces opérations militaires interminables est catastrophique. Rien qu’en Irak, les violences auraient fait entre 180 000 et 205 000 morts civils entre 2003 et 2011 selon l’organisation Iraq Body Count. En Afghanistan, le conflit aurait coûté la vie à plus de 70 000 civils depuis 2001. Et chaque jour, des anciens combattants meurent par suicide, incapables de surmonter les séquelles psychologiques laissées par ces guerres.
Qu’ont gagné les États-Unis après tant de pertes humaines et un tel gouffre financier ? Pas grand chose, sinon le ressentiment durable des populations locales face à ces interventions étrangères. Loin d’éradiquer le terrorisme, ces guerres n’ont fait que raviver un cycle de violence qui se perpétue encore aujourd’hui.
Ces interventions répétées soulèvent de troublantes questions sur les motivations réelles de l’establishment politico-militaire américain. S’agissait-il vraiment de libérer des populations opprimées et de lutter contre le terrorisme ? Ou ces nobles principes n’étaient-ils qu’une façade cachant des visées géostratégiques et économiques moins avouables ?
Il est permis de douter des intentions proclamées quand on constate le peu de cas fait par les États-Unis des pertes civiles, de la déstabilisation des États ou des violations des droits de la personne engendrées par leurs opérations. Cette obsession de la puissance militaire et du contrôle géopolitique aurait-elle primauté sur les vies et le bien-être des populations locales ?
Après des années de propagande va-t-en-guerre et de discours manichéens, il est temps de réévaluer honnêtement le bilan moral de ces aventures guerrières sans issue. Le peuple américain commence d’ailleurs à manifester sa lassitude et son désenchantement face à ce qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant meurtrière et ruineuse.
Il faut également souligner que ces guerres sans fin ont grandement profité aux géants de l’armement américains. Entre les contrats astronomiques passés avec les leaders du secteur comme Lockheed Martin ou Raytheon, et les opérations high-tech de sécurité nationale, ce sont des centaines de milliards de dollars qui ont été engloutis chaque année dans ce complexe militaro-sécuritaire. Ce phénomène est exactement ce que le président Eisenhower dénonçait déjà en 1961 sous le nom de « complexe militaro-industriel ».
Cependant, il est vrai qu’après trois administrations consécutives embourbées dans des conflits interminables, une lueur d’espoir est apparue sous la présidence de Donald Trump. Bien qu’imparfait à plusieurs égards, son mandat aura été marqué par une approche plus pragmatique et moins interventionniste en matière de politique étrangère. Trump est le premier président américain depuis des décennies à ne pas avoir déclenché de nouvelle guerre d’envergure.
Le nouveau gouvernement démocrate de Joe Biden a rapidement sabordé cet élan en soutenant militairement et financièrement le conflit ukrainien de manière massive…
Pour une guerre sans fin de plus.
Guerres sans fin : à qui profite le crime ?
— mostraak.com (@mostraak) December 22, 2023
Près de vingt ans après le début de "la guerre contre le terrorisme", force est de constater que les États-Unis se sont embourbés dans des conflits ruineux et souvent contre-productifs en Irak, en Afghanistan et dans d'autres pays.… pic.twitter.com/6vRqPrr83l
https://watson.brown.edu/costsofwar/papers/summary