Le géant Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, nous gratifie une fois de plus de son sens aigu des responsabilités. Des documents internes révèlent en effet que pas moins de 100 000 enfants seraient victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur ses plateformes[1][5]. Un chiffre effarant qui témoigne de la grande sollicitude de l’entreprise envers les plus jeunes.
Mais que les parents se rassurent ! Meta affirme avoir déployé pas moins de 30 outils pour protéger les adolescents[5]. On est éblouis par tant de prévenance. Dommage que ces outils semblent aussi efficaces qu’un parapluie face à un tsunami, au vu des centaines de milliers d’enfants harcelés quotidiennement.
Il faut dire que la priorité de Meta a toujours été limpide : la croissance à tout prix, avant la sécurité des enfants[17]. Les dirigeants, Mark Zuckerberg en tête, ont “systématiquement pris des décisions privilégiant la croissance”, selon le procureur général du Nouveau-Mexique[25]. Une stratégie payante, assurément. Tant pis si elle se fait sur le dos des plus vulnérables.
Les employés tirent pourtant la sonnette d’alarme depuis des années[25]. Ils ont bien tenté de mettre en place des garde-fous, notamment pour empêcher les adultes de contacter les mineurs. Mais ces mesures n’étaient visiblement “pas priorisées”[25]. Il ne faudrait pas entraver la sacro-sainte liberté des prédateurs.
Certes, Meta daigne parfois réagir. Comme lorsqu’un cadre d’Apple s’est plaint que son enfant de 12 ans avait été sollicité sur Instagram. Là, panique à bord ! L’entreprise s’est “précipitée pour régler le problème”, craignant d’être bannie de l’App Store[25]. La sécurité des enfants devient subitement une priorité quand les profits sont menacés. Comme c’est touchant.
Pourtant, des solutions existent. Il suffirait par exemple de bloquer les suggestions de contacts entre adultes et enfants. Mais non, trop compliqué apparemment. “Comment est-ce possible que nous n’ayons jamais, tout simplement, bloqué cela ?”, s’insurge un employé[25]. Une question pertinente qui restera sans doute sans réponse.
Car le constat est accablant : Meta est “sous-investi dans la question de la sexualisation des mineurs”, selon un document interne[25]. Les commentaires déplacés pullulent sous les publications d’enfants, offrant aux prédateurs un boulevard pour se connecter. Mais pourquoi s’en soucier ? Ce ne sont que des dommages collatéraux sur le chemin du profit.
Alors continuez, chers parents, à laisser vos chères têtes blondes s’ébattre joyeusement sur les réseaux sociaux. Meta veille sur eux, avec toute la diligence qu’on lui connaît. Et si d’aventure votre progéniture se faisait harceler par un pervers, dites-vous que c’est pour la bonne cause. L’entreprise vous en sera éternellement reconnaissante, entre deux comptes de résultats.
[1] https://www.theguardian.com/technology/2024/jan/18/instagram-facebook-child-sexual-harassment
[2] https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/le-harcelement-sexuel
[3] https://e-enfance.org/informer/cyber-harcelement/harcelement-sexuel-et-cybersexisme-chez-les-jeunes/
[5] https://www.cnbc.com/2024/01/18/ag-suit-alleges-meta-estimated-100k-kids-per-day-sexually-harassed-on-facebook-instagram.html
[6] https://info.haas-avocats.com/droit-digital/les-avatars-peuvent-ils-etre-victimes-de-harcelement-sexuel-sur-le-metavers
[7] https://e-enfance.org/informer/cyber-harcelement/
[9] https://www.developpez.com/actu/353140/Des-documents-de-Meta-montrent-que-100-000-enfants-sont-harceles-sexuellement-chaque-jour-sur-ses-platesformes-avec-aucun-effort-pour-proteger-les-jeunes-contre-le-harcelement-sexuel/
[10] https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/how-the-ilo-works/accountability-and-transparency/WCMS_764115/lang–fr/index.htm
[11] https://www.gouvernement.fr/actualite/harcelement-agressions-violences-trois-numeros-pour-aider-les-enfants-en-danger
[15] https://www.un.org/fr/global-issues/child-and-youth-safety-online
[17] https://www.twincities.com/2024/01/17/court-documents-underscore-metas-historical-reluctance-to-protect-children-on-instagram/
[18] https://www.inrs.fr/publications/juridique/focus-juridiques/focus-juridique-referent-harcelement-sexuel.html
[19] https://www.cnil.fr/fr/cyberviolences-et-cyberharcelement-que-faire
[21] https://lactualite.com/actualites/des-documents-soulignent-la-reticence-historique-de-meta-a-proteger-les-enfants/
[22] https://leclaireur.fnac.com/article/55940-le-harcelement-sexuel-un-probleme-deja-present-dans-le-metaverse/
[23] https://enfance.gouv.fr/le-gouvernement-lance-une-campagne-nationale-de-sensibilisation-aux-numeros-daide-pour-les-enfants
[25] https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/01/18/meta-accuse-de-reticence-historique-a-proteger-les-enfants-sur-instagram_6211613_4408996.html
[26] https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/hrc-cdp/PDF/LignesDirectricesSurLeharcelementSexuel.pdf
[27] https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement/lutte-contre-le-harcelement-trouver-nos-partenaires-323030
[29] https://www.numerama.com/tech/795377-surprise-non-il-y-a-deja-du-harcelement-sexuel-dans-le-metaverse.html
[30] https://www.cybermalveillance.gouv.fr/tous-nos-contenus/fiches-reflexes/que-faire-en-cas-de-cyberharcelement-ou-harcelement-en-ligne
