Entre 2021 et 2023, la France a décidé de débourser pas moins de 85 milliards d’euros pour aider ses citoyens à faire face à la crise des prix de l’énergie. Pour mettre cela en perspective, c’est presque autant que le coût de construction du parc nucléaire français, qui s’élève à 96 milliards d’euros.
Mais attendez, ce n’est pas tout. Les boucliers et amortisseurs, qui sont censés protéger les consommateurs des fluctuations des prix de l’énergie, devraient coûter près de 40 milliards d’euros. Ajoutez à cela les 18 milliards d’euros de pertes de recettes fiscales pour l’État en raison de la minoration des tarifs de l’accise sur l’électricité en 2022 et 2023, ainsi que les 8 milliards d’euros de charges assumées par EDF au titre du relèvement du volume d’ARENH en 2022.
Et que dire de la mise en œuvre de ces mesures ? Le Sénat a relevé un manque évident de connaissance des pouvoirs publics sur le profil des différentes catégories de consommateurs finals d’énergie et leur degré d’exposition à la volatilité des prix. En d’autres termes, ils ont avancé à l’aveugle, sans vraiment savoir qui bénéficierait de ces aides et combien cela coûterait.
Mais ne vous inquiétez pas, la France a une solution à tout cela. En réponse à la crise, le gouvernement a décidé de… Supprimer le bouclier tarifaire gaz. Au lieu de trouver des solutions durables et bien pensées, ils ont décidé de supprimer une mesure qui pourrait protéger les consommateurs en cas de nouvelle hausse des prix du gaz.
La crise des prix de l’énergie a révélé une chose : la France excelle à créer des usines à gaz coûteuses qui ne résolvent absolument pas les problèmes. Il aurait suffi de s’entendre avec notre voisin russe pour résoudre tous ces problèmes…
https://www.senat.fr/rap/r22-779/r22-7790.html