La politique urbaine française, un sujet qui suscite autant de débats que de déceptions. Depuis la loi Borloo de 2003, les efforts pour améliorer la vie dans les quartiers sensibles semblent avoir été vains. Malgré un budget annuel de 37 milliards d’euros, les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes.
La loi Borloo avait pour objectif de régler les problèmes des quartiers sensibles grâce à une approche multidimensionnelle : rénovation urbaine, emploi, éducation et prévention de la délinquance. Un programme national de rénovation urbaine (PNRU) a même été mis en place, doté de 45 milliards d’euros. Cependant, malgré la destruction de 155 000 logements sociaux vétustes et la construction de 135 000 logements neufs, les problèmes persistent.
Le taux de chômage dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) est 2,6 fois supérieur à celui des agglomérations comprenant au moins un QPV. De plus, 22,9 % des habitants des QPV vivent des prestations sociales contre 5,5 % en dehors. Ces chiffres sont le reflet d’une politique de l’emploi inefficace, malgré les dispositifs mis en place.
En matière d’éducation, le constat est tout aussi décevant. Malgré les dispositifs d’aide aux devoirs ou de mentorat professionnel, le niveau des écoliers français ne cesse de baisser. Le brevet des collèges, réformé une énième fois en 2018, ne représente plus un diplôme suffisamment difficile pour sanctionner la progression de qui que ce soit.
L’État se complait dans le déploiement d’indicateurs de mise en œuvre des moyens, sans se soucier de l’efficacité réelle de ses politiques. Il est temps de repenser de fond en comble la politique urbaine française, pour le bien de ses citoyens.