Macron et Véran, les nouveaux censeurs du web ?

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Le gouvernement d’Emmanuel Macron, le président français, a récemment fait face à une vague de critiques suite à sa proposition de “couper” les réseaux sociaux en cas de violences généralisées, comme celles observées lors des émeutes de la semaine dernière. Cette proposition a été largement interprétée comme une tentative de museler la liberté d’expression et de contrôler l’information, une tactique généralement associée à des régimes autoritaires plutôt qu’à des démocraties.

Macron et ses ministres ont pointé du doigt des plateformes comme Snapchat, TikTok et Telegram pour leur rôle dans la diffusion d’images des nuits de violence suite à la fusillade policière du 27 juin qui a coûté la vie à un adolescent de 17 ans, Nahel M. “Quand (les réseaux sociaux) deviennent un outil d’organisation ou de tentative de meurtre, c’est un vrai problème”, a déclaré Macron.

La proposition a suscité une vive réaction de la part des politiciens de l’opposition de gauche et de droite. Mathilde Panot, chef de la France Insoumise, a répondu à Macron par un tweet disant “Ok Kim Jong-Un“, faisant référence au leader de la Corée du Nord, un pays notoirement fermé. Olivier Marleix, chef parlementaire conservateur, a également critiqué la proposition sur Twitter, la comparant aux pratiques de la Chine, de l’Iran et de la Corée du Nord.

Jean-Noel Barrot

Même au sein du camp parlementaire de Macron, des voix se sont élevées. Le député Eric Bothorel a écrit que couper les réseaux sociaux signifierait “renoncer à l’idée que la démocratie est plus forte que les outils utilisés contre elle. Ce serait une erreur.”

Le ministre de la Transition numérique, Jean-Noel Barrot, a déclaré que la coupure des réseaux sociaux n’était “pas sur la table”. Au lieu de cela, le gouvernement souhaite réunir des législateurs pour discuter de la meilleure façon de modifier un projet de loi existant sur les réseaux sociaux actuellement en débat. Un groupe de travail examinera les “outils juridiques” possibles et les “précisions” qui pourraient être ajoutées, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

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