Déficits Cognitifs Post-COVID : La Mémoire et le Raisonnement en Danger

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Une nouvelle étude de grande envergure publiée dans le New England Journal of Medicine suggère que l’infection par le SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19, pourrait avoir des effets durables sur les fonctions cognitives, allant jusqu’à faire baisser le QI dans les cas les plus sévères. Ces résultats soulèvent des inquiétudes quant aux conséquences à long terme de la pandémie sur la santé mentale.

Les chercheurs ont invité 800 000 personnes ayant des niveaux d’exposition et des durées variables de COVID-19 à passer un test cognitif en ligne. Ils ont émis l’hypothèse que des déficits mesurables seraient observables après l’infection, proportionnels à la sévérité et la durée de la maladie. Les résultats confirment cette hypothèse : si les personnes guéries rapidement d’une forme légère présentent de faibles déficits, ceux-ci sont plus marqués chez les patients sévèrement atteints.

Les participants ayant eu un COVID-19 léger avec des symptômes résolus ont subi une perte de 3 points de QI par rapport aux non-infectés. Ceux dont les symptômes persistaient au-delà de 12 semaines ont perdu 6 points, et ceux admis en soins intensifs 9 points. Une réinfection causait une perte supplémentaire de près de 2 points. La mémoire, le raisonnement et les fonctions exécutives étaient les plus affectés, en corrélation avec le « brouillard cérébral » rapporté par les participants.

Ces déficits étaient plus importants chez les personnes infectées par les premières variantes du virus que celles touchées plus récemment. De plus, les patients hospitalisés présentaient de plus grandes altérations que ceux pris en charge en ambulatoire. Selon Maxime Taquet de l’Université d’Oxford, le risque d’avoir des troubles cognitifs sévères était presque doublé après un COVID-19, et triplé en cas d’hospitalisation.

Dans un éditorial accompagnant l’étude, les Drs Ziyad Al-Aly et Clifford Rosen soulignent que ces résultats sont préoccupants et appellent des recherches complémentaires. Il faudra déterminer l’impact fonctionnel d’une perte de 3 points de QI, la persistance ou non de ces déficits dans le temps, ainsi que les facteurs prédictifs et la trajectoire de récupération. Le COVID-19 pourrait-il prédisposer à un risque accru de démence plus tard dans la vie ? Ses effets sur la réussite scolaire, les performances au travail ou le risque d’accidents devront aussi être évalués.

Bien que l’étude ne mentionne pas spécifiquement le COVID long, les personnes atteintes de cette affection rapportent fréquemment des troubles cognitifs persistants. Selon les CDC américains, près de 7% des adultes disent avoir eu un COVID long, qui peut durer des semaines, des mois voire des années après l’infection aiguë. Si la vaccination semble conférer un léger avantage cognitif, une étude récente n’a pas trouvé de lien significatif entre comorbidités ou sévérité de l’infection et apparition de symptômes prolongés.

Cette vaste étude observationnelle comporte certaines limites, comme le recours à des données auto-rapportées pour identifier les personnes avec des symptômes persistants, ou l’absence de données cognitives de référence avant l’infection. Néanmoins, elle met en lumière les conséquences potentiellement durables du COVID-19 sur le cerveau et appelle à une vigilance accrue ainsi qu’à des efforts de recherche soutenus pour mieux comprendre et prendre en charge ces séquelles cognitives.

https://www.zerohedge.com/medical/vcovid-19-may-lead-persistent-cognitive-impairment-brain-fog-and-lower-iq-scores

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