Corée du Sud, Temple de la Chirurgie Esthétique : La Face Cachée du Miracle

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La récente mise en garde de l’ambassade de Chine à Séoul contre les risques de la chirurgie esthétique en Corée du Sud a braqué les projecteurs sur cette industrie lucrative mais controversée. Alors que la chirurgie plastique sud-coréenne jouit d’une solide réputation internationale pour son efficacité et ses prix abordables, l’augmentation des complications médicales a soulevé des inquiétudes croissantes.

Magnet pour le tourisme médical Avec plus de 211 000 visiteurs en 2019, la Corée du Sud est l’une des principales destinations asiatiques pour les interventions esthétiques. Son industrie de la chirurgie plastique, évaluée à 4,5 milliards de dollars, attire des patients du monde entier, attirés par la qualité des soins et les coûts competitifs. La chirurgie des yeux et du nez sont parmi les plus populaires. Cependant, la Chine et les États-Unis constituent les plus grands marchés d’origine.

Succès et réputation internationale Plusieurs facteurs expliquent le succès de la chirurgie sud-coréenne. Les normes de beauté véhiculées par les stars de K-pop et les dramas coréens incarnent pour beaucoup un idéal esthétique. De plus, l’expertise des chirurgiens formés aux États-Unis et les infrastructures de pointe attirent de nombreux patients. Il en résulte une industrie réputée pour ses compétences, son service client et son rapport qualité-prix avantageux.

Une industrie controversée Cependant, des pratiques douteuses et un manque de réglementation entachent la réputation du secteur. Les « chirurgies fantômes », où le patient se retrouve opéré par un médecin autre que celui convenu au départ, posent des risques importants. De plus, certaines cliniques privilégient le profit au détriment de protocoles rigoureux, menant à une augmentation des complications post-chirurgicales.

Plaintes croissantes Récemment, le nombre de plaintes internationales a bondi. Des patients chinois ont signalé des paralysies faciales partielles et des problèmes de mobilité après des liposuccions et des rhinoplasties. Une femme chinoise est même décédée à Séoul après trois interventions de liposuccion. Ces incidents ont conduit l’ambassade de Chine à lancer son avertissement, mettant en exergue le manque de régulation du secteur.

Pression sociale et discrimination Au-delà des lacunes éthiques, la pression sociale joue un rôle crucial dans la quête effrénée de la chirurgie esthétique en Corée du Sud. Les normes de beauté irréalistes véhiculées par les médias poussent de nombreuses personnes à vouloir se conformer à des standards souvent intériorisés dès l’enfance. Qui plus est, la discrimination sur le marché du travail basée sur l’apparence physique demeure un problème majeur, incitant davantage de Sud-Coréens à recourir au bistouri.

Risques au contrôle aux frontières
L’avertissement de l’ambassade met également l’accent sur les risques associés au passage de la frontière après une chirurgie esthétique en Corée du Sud. En effet, en cas de changements significatifs de l’apparence faciale, les patients pourraient éprouver des difficultés à passer les contrôles d’immigration à leur départ. Leurs nouveaux traits ne correspondant plus aux photos de leur passeport, ils pourraient se voir refuser l’embarquement. C’est pourquoi l’ambassade recommande aux patients de conserver sur eux leur dossier médical après l’intervention, afin de justifier de leur nouvelle apparence. Ce risque au check-in constitue un facteur supplémentaire à prendre en considération pour tout ressortissant chinois envisageant une opération de chirurgie esthétique en Corée du Sud.

Vers plus d’encadrement ? À la lumière des récents développements, un meilleur encadrement s’impose pour garantir la sécurité des patients et endiguer les dérives mercantiles. L’avertissement chinois pourrait accélérer la réglementation du secteur en Corée du Sud. Le gouvernement sud-coréen envisage d’ailleurs de renforcer les mesures de surveillance des cliniques de chirurgie plastique.

Toutefois, derrière cet avertissement pourraient aussi se cacher des motivations géopolitiques et économiques. Dans un contexte de rivalité régionale Séoul-Pékin, certains analystes estiment que la Chine cherche délibérément à porter atteinte à l’attractivité du tourisme médical sud-coréen, secteur névralgique de l’économie du pays.

https://www.reuters.com/world/asia-pacific/chinese-embassy-warns-plastic-surgery-risks-south-korea-2024-01-19/

https://www.msn.com/he-il/news/other/chinese-embassy-warns-of-plastic-surgery-risks-in-south-korea/ar-BB1gWoRS

https://www.tradingview.com/news/reuters.com,2024:newsml_L4N3E91XW:0-chinese-embassy-warns-of-plastic-surgery-risks-in-south-korea/

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