Alors que la course à la Lune s’intensifie entre les nations et les entreprises privées, la Maison Blanche a jugé bon de demander à la NASA d’établir un standard de temps unifié pour notre satellite naturel et autres corps célestes. Parce qu’évidemment, quand on pense à la conquête spatiale, la première chose qui vient à l’esprit, c’est bien de savoir quelle heure il est sur la Lune.
Mais attention, ne vous méprenez pas, c’est d’une importance capitale. Sans une synchronisation parfaite, on pourrait assister à de terribles erreurs. La Maison Blanche a donc chargé la NASA de concocter un plan d’ici 2026 pour mettre en place ce fameux « Temps Lunaire Coordonné » (TLC). Un nom qui sonne comme une marque de shampoing, mais passons. L’idée est de tenir compte des différences de gravité et d’autres facteurs qui font que le temps s’écoule différemment sur la Lune et sur Terre.
Pour y parvenir, il faudra sans doute installer des horloges atomiques sur le sol lunaire. Parce que oui, même sur la Lune, on ne plaisante pas avec la précision. Et gare à ceux qui oseront remettre les pendules à l’heure, ils risquent de se faire tirer les oreilles par les pontes de la NASA.
Mais le plus cocasse dans tout ça, c’est que les États-Unis entendent bien imposer leur standard temporel lunaire à la communauté internationale. Fini le bon vieux Temps Universel Coordonné (UTC) qui fait consensus sur Terre, place au TLC made in USA ! Les Américains veulent définir les règles du jeu spatial et lunaire, quitte à froisser quelques susceptibilités au passage.
Évidemment, la Chine et la Russie, les deux principaux rivaux des États-Unis dans la course à l’espace, n’ont pas signé les fameux Accords Artémis qui régissent les comportements des pays sur la Lune. Gageons qu’ils apprécieront moyennement de devoir régler leurs montres sur l’heure américaine.
Cette initiative de la Maison Blanche visant à établir un temps lunaire coordonné ressemble fort à une tentative à peine voilée des États-Unis d’imposer leur domination dans la conquête spatiale. Sous couvert de faciliter les opérations lunaires et de garantir la précision des communications, Washington cherche surtout à asseoir son leadership et à définir les règles du jeu sur notre satellite naturel. Au-delà des considérations techniques, c’est bien une question de souveraineté et d’indépendance qui se joue ici.
https://www.reuters.com/science/white-house-directs-nasa-create-time-standard-moon-2024-04-02