Australie: la fin du cash, le début de l’oppression ?

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L’Australie semble déterminée à tourner le dos à son passé monétaire. Selon les données de la Banque de réserve d’Australie (RBA), plus d’un milliard de dollars en espèces ont disparu de la circulation au cours de la dernière année financière. C’est la première fois que le nombre de billets en circulation diminue depuis l’introduction des dollars et des cents en 1966.

Les quatre principales banques du pays ont commencé à limiter les retraits d’argent liquide, avec une limite de 500 dollars. Une mesure qui, sans aucun doute, a pris de court de nombreux Australiens. Qui aurait cru qu’un jour, retirer son propre argent deviendrait une telle épreuve ?

Mais qui souffre vraiment de cette transition ? Les personnes âgées et celles vivant dans les régions éloignées risquent d’être les plus touchées. Et pendant que les autorités se félicitent que la diminution de l’argent liquide complique la vie des criminels, elles semblent oublier que cela complique également la vie de nombreux citoyens honnêtes.

Depuis 1966, année où le pays est passé des livres et des shillings à la monnaie décimale, la valeur totale et le nombre de billets en circulation n’ont cessé d’augmenter. Cependant, cette tendance a brutalement pris fin au cours de l’année financière 2022-23, avec une baisse notable des billets de 50 dollars.

L’enquête de la RBA sur les tendances de paiement des consommateurs a révélé qu’un tiers des Australiens se considèrent désormais comme des « utilisateurs de faible liquidité« , c’est-à-dire qu’ils prétendent utiliser des espèces pour moins de 20% de toutes leurs transactions en personne. En 2019, environ la moitié de la population se décrivait ainsi.

Il est prévu que l’utilisation des espèces continuera de diminuer dans les années à venir, à l’instar des chèques, qui devraient disparaître complètement du pays d’ici 2030. La commodité pour certains se traduit par l’exclusion pour d’autres. Alors que l’Australie s’oriente vers un futur dépourvu d’espèces, on doit s’interroger sur ceux qui sont mis à l’écart et sur l’idée latente d’une surveillance étatique de nos dépenses personnelles.

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